Son nom : Clémentine Autain.
Age : 33 ans
Ses faits d’armes : sa militance féministe, sa campagne de 2001 contre Françoise de Panafieu et ses fonctions de responsables de la jeunesse comme adjointe au maire de Paris, Bertrand Delanoé.
Sa place dans la campagne présidentielle : milite pour une candidature unique de la gauche anti-libérale et vient de poser sa candidature à cette candidature unique face à José Bové et Marie-George Buffet (PC).
Sa couverture médiatique : apparaît régulièrement sur i-Téle, son blog, un interview sur Politc’Show :
L’Arlette Laguiller du XXIe siècle ? Un profil à la Ségolène Royal pour la gauche anti-libérale?
En tout cas, comme Ségolène Royal relativement à ses contradicteurs internes, elle a pris de l’avance dans la présence médiatique et surtout relativement à l’internet. Elle incarne une autre face de la modernité de la gauche. Fraîcheur garantie…
Mais!… Voyons Lyonel!
Pas si nouveau que ça, comme visage: cela fait un bout de temps qu’elle fréquente les plateau télé, par exemple France Europe Express à plusieurs reprises.
Loin d’incarner « une autre face de la modernité de la gauche », elle en incarne un archaïsme peant que sa jeunesse et son aisance rhétorique ne fait que masquer (pas longtemps). Certaines de ses « 125 propositions » sont à tomber à la renverse de confinement dans l’espace théorique et idéologique.
Je m’étonne en outre qu’un socialiste tel que vous tombe dans le piège des expressions typiques de l’extrême-gauche tel que « gauche anti-libérale ». Expression qui sous-entend: il y a une gauche libérale dominante (le PS) et la « vraie » gauche (anti-libérale, donc), la « pure », celle qui n’a pas vendu son âme à l’affreux système capitaliste.
Vous savez bien que les choses ne sont pas ainsi. Entre « changer de société » et « changer la société », cela fait bien longtemps que le PS a choisi, pour le plus grand bien des classes sociales qu’il défend, à travers ses combats (et les vôtres) quotidiens pour une économie (réellement) sociale de marché. Une voie plus efficace que l’expression de vieux rêves obsolètes de contre-systèmes.
On sait bien que l’extrême-gauche a toujours considéré que son véritable ennemi était la gauche, et non la droite (qui se frotte les mains à la vue de ces luttes intestines au camp adverse). Puisque selon elle (l’extrême gauche) la gauche au pouvoir ne fait que ralentir la chute prétendument programmée du système et que le but est précisément de fonder la nouvelle société sur les ruines du système…
Bref, Clémentine Autain n’est qu’une besancenotte. De belles envolées rhétoriques, des intentions sûrement pleines d’honnêteté et un engagement au demeurant fort sympathique, mais des propositions à la c…
A bientôt, Sipuro
Je pense que les derniers résultats des Pays-Bas nécessitent plus qu’un certain dédain relativement à la gauche anti-libérale (qui s’appelait autrefois anti-capitaliste) :
Dès mercredi soir, le Premier ministre chrétien-démocrate sortant et victorieux Jan Peter Balkenende, évoquait un « casse-tête » et « des résultats (…) compliqués ».
Son rival travailliste (PvdA) Wouter Bos, attaqué sur sa gauche par un spectaculaire Parti socialiste (SP, extrême gauche), est « dépité », selon le quotidien NRC Next. Le PvdA a perdu 10 sièges au parlement par rapport à 2003, à 32 députés (21,2% des suffrages).
Les titres de la presse étaient sans appel : « émiettement dans un pays polarisé », titrait NRC Next. « Les électeurs fuient le centre », renchérissait le quotidien chrétien Trouw. […]
Grand gagnant, le SP, un parti aux lointaines racines maoïstes qui avait efficacement mené campagne contre la Constitution européenne au printemps 2005, jubilait de sa percée spectaculaire, avec 16,6% des suffrages qui lui donnent 26 députés (+ 17).
[…] Pour l’éditorialiste du Volkskrant (gauche), « la victoire est chez ceux qui ont mené la politique d’opposition la plus reconnaissable (…) Ce n’est pas un hasard si ce sont aussi les partis qui l’an dernier ont mené une campagne fructueuse contre la Constitution européenne ». [Sources : Courrier International]
Même si comparaison n’est pas forcément raison.
D’autre part, Ségolène Royal en s’apparentant à Tony Blair, a effectué un rapprochement (au minimum) avec le social-libéralisme. Dès lors, il me paraît légitime que certains se rangent sous l’étiquette de la gauche anti-libérale.
De plus, certains membres du PS français se reconnaissent également dans une étiquette de gauche anti-libérale. Ne serait-ce que par opposition au socialisme à la Tony Blair.
Enfin, l’abandon par une partie de la gauche de tout discours de rupture équivaudrait à laisser le champ encore plus ouvert au Front National en France ou à l’UDC en Suisse. Ce que les socialistes romands ont me semblent-ils compris.
Il me semble que « Libération » a trouvé un meilleur qualificatif en parlant de « gauche radicale ». Ce qui a le mérite de ne pas indiquer faussement, en creux, que le PS français serait monolithiquement une « gauche libérale ».
A bientôt, Sipuro