L’enseignement est un objet de débat et de bataille idéologique dans le monde politique actuel.
Mais quelle est la valeur et la place réelle de l’enseignement dans notre société ? Est-elle à la hauteur des débats qu’elle suscite ? Ou y aurait-il tromperie?
Parfois l’actualité offre des raccourcis et des télescopages intéressants, voire révélateurs.
Cette semaine, l’hebdomadaire L’Hebdo consacre son dossier à la reprise économique et aux augmentations de salaires. En page 22, la mise en parallèle de l’évolution salariale d’un-e enseignant-e secondaire et d’un gestionnaire de fortune offre un télescopage intéressant sur ce qui est le plus valorisé dans notre société.
A noter que les deux doivent avoir suivi un cursus de formation équivalent (licence universitaire dans tous les cas pour l’enseignant-e secondaire).
Bien évidemment le différentiel serait encore plus criant si en parallèle au gestionnaire de fortune, c’était le salaire (et son évolution) d’un-e enseignant-e primaire.
Source : L’Hebdo , 30 mars 2006, page 22
Venant du Canada, cet billet de Guitef relativement à la valeur des enseignants porte un regard encore plu cru sur l’utilité sociale accordée aux enseignant-e-s (canadiens).
J’apprends aujourd’hui qu’un chauffeur de camion pour une compagnie de bière, avec un diplôme d’études du secondaire, obtient un salaire plus élevé qu’un enseignant. Est-ce à dire que la bière a plus de valeur que l’éducation des enfants ? Et moi qui croyais que notre société reposait sur la reconnaissance des études, du travail et du mérite. Pour ajouter à l’affront, les six années d’études additionnelles du professeur signifient que son entrée tardive dans la profession permettra au camionneur de profiter de sa retraite bien avant lui, la bière à la main, pendant qu’il s’échinera encore à réformer l’enseignement.