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Regard sur la politique par Lyonel Kaufmann, socialiste boéland*

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août 28, 2006 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Et si nous équipions tous les élèves suisses d’un ordinateur à frs 300 ?

Le projet One Laptop per Child, appelé communément l’ordinateur à 100$, a été initié par Nicolas Negroponte et le MIT à l’intention des pays en voie de développement. Il s’agit de développer un ordinateur à portée de la bourse des pays pauvres (ou en voie de développement), mais à la technologie de pointe (voir aussi l’article de Wikipedia relativement à ce projet).

Le projet a évolué ainsi que nous l’apprend le billet de Guitef : L’ordinateur à 100 $ change de nom, de look, et de prix | Guitef:

L’ordinateur à 100 $ n’est plus, du moins pas pour le moment. Le nouveau modèle, baptisé Children’s Machine (CM1), arbore un nouveau design, plus de performance, et passe à 140 $ (Gizmodo : One Laptop Per Child Computer Becomes Children’s Machine 1 ; voir aussi Wikipedia et L’ordinateur à 100$ se trouve un nom). L’idée de juxtaposer Children et Machine ne me sourit guère. Mais enfin, on connaît le penchant des Américains pour les formules peu subtiles.

iLife
La nouvelle version du portable à 100$ 140$
Image via Guitef

Personnellement, je pense que le développement d’un ordinateur au coût fort limité, mais technologiquement au point est tout aussi important pour la Suisse et les pays industrialisés. Cela permettrait en effet d’équiper véritablement tous les élèves et permettrait d’intégrer les technologies à l’école.
En effet, il ne suffit pas de décréter que toutes les écoles soient connectées à internet d’ici à 2010. Encore faut-il que les élèves et les enseignants les aient à portée de mains dans l’activité courante et quotidienne de la classe. Or, les solutions actuelles à disposition des établissement —telle la Classe Mobile d’Apple— sont d’un coût trop élevés pour équiper toutes les classes et tous les élèves.

iLife
La Classe Mobile d’Apple
Source : Apple

Par ailleurs, il n’y a pas de raison non plus que les collectivités publiques et donc les contribuables se saignent au quatre veines pour acquérir des équipements informatiques. D’autant que la pression sur les finances publiques est constante. Car —dans le même temps et paradoxalement— les collectivités publiques ont été jusqu’à présent des vaches à lait commodes pour les constructeurs d’informatiques. Ainsi, dans les années 1980, le canton de Vaud s’équipait d’ordinateurs coûtant plus de 6’000 frs pièce; c’était alors de « simples » MacPlus !

iLife
Le  MacPlus
Source : http://histoire.info.online.fr/collection.html

En outre, avec une telle installation, vous n’avez encore ni formé les enseignant-e-s, ni développé des solutions éducatives, ni payé les frais de fonctionnement de vos installations et de votre réseau.

Il n’y a donc pas de raison de faire payer aux collectivités des montants exagérés pour équiper les écoles en moyens informatique. Dommage que le PDC n’y ait pas pensé lorsqu’il a demandé de faire connecter à internet toutes les écoles d’ici à 2010 (voir notre billet : Tout le monde parle d’école : pour aller où?).

Ainsi, à partir de là, on peut notamment envisager que l’ordinateur ait notamment les manuels intégrés —sur le disque dur ou sur des cartes à mémoire— ainsi que des outils de publication et de communication basiques. De cette manière, il serait véritablement utilisé, car les manuels ne seraient plus nécessaires sous leur version papier et la mesure pourrait s’accompagner d’une limitation quasi totale des photocopies pour les enseignants.*

Enfin, dans une perspective solidaire (et c’est déjà prévu à titre individuel: Buying a OLPC laptop), il pourrait même être vendu un peu plus cher chez nous —d’où l’idée des frs 300.-) ce qui permettrait de maintenir le prix à 100$ ailleurs. Nous pourrions aussi imaginer des partenariats entre la Suisse et des pays pauvres où —en échange d’un accès pour la Suisse au programme One Laptop Per Child— nous nous participerions au financement du projet pour l’un ou l’autre de ces pays pauvres. D’autant plus, qu’actuellement, c’est plus des pays dits émergents que véritablement pauvres qui sont partenaire du projet (Argentine, Brésil, Chine, Inde, Nigéria, Thaïland).
Nous ferions ainsi d’une pierre deux coups.

PS : Le site One Laptop Per Child News vous permettra de suivre l’évolution de ce projet, de disposer des dernières caractéristiques techniques et logicielles ainsi que de disposer des pays s’engageant dans le programme.

* Cette manière de faire aurait des incidences financières non négligeables et résoudrait aussi quelques problèmes entre photocopies et droits d’auteur.

Technorati Tags: partis, éducation, OneLaptopPerChild, eLearning, ChildrenMachine, Education, enseignement, pdc

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août 26, 2006 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Désolé, ma fille ne se saoulera pas ce week-end !

Ma fille de 14 ans débutera la semaine prochaine sa dernière année d’école obligatoire.
Et hier dans toutes les rues de Suisse romande trônait l’affichette suivante du journal Le Matin :

iLife

En passant devant avec ma fille, je lui ai donc demandé si elle avait prévu de se saouler ce week-end. Très affirmativement non a-t-elle répondu. Sans grande surprise.
« Ca va pas! Tu me vois arriver lundi complètement glauque pour commencer l’école? »

Par ailleurs, elle ne tagge pas non plus les murs de son école, n’agresse pas les passagers des bus, ne commet pas d’incivilité particulière… comme bon nombre des jeunes de son âge. Visiblement, ça intéresse peu les journalistes les jeunes qui vont bien, ceux qui ont des projets, qui s’engagent…

Y en a marre de ce racisme anti-jeune. Alors Messieurs les journalistes arrêtez de généraliser pour stigmatiser  « les écoliers », les « jeunes »… et désolé, Messieurs, ma fille ne se saoulera pas ce week-end !

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août 23, 2006 by Lyonel Kaufmann 1 commentaire

Liban : un coup pour rien vraiment ?

La fulgurance et l’oeil acéré des caricaturistes me fascinent régulièrement.
La caricature suivante du 11 août en rapport avec la guerre au Proche-Orient fait partie de ce lot :
Un coup pour rien?
Dessin de Kal
paru dans The Economist(Londres), 11 août 2006
Le Courrier international en présente d’autres. A voir.

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août 22, 2006 by Lyonel Kaufmann 4 commentaires

Tout le monde parle d’école : pour aller où?

Visiblement, c’est le thème à la mode et pas seulement parce que la rentrée scolaire se dessine. Ainsi, la semaine dernière, c’était la question de l’uniforme scolaire qui a notamment tenu le haut du pavé. [voir mon billet précédent].

Mais c’est pas tout.

Hier, c’est l’impayable Jacques Neyrinck sur SwissInfo qui fait son petit tour de piste en préconisant la fusion des 26 départements de l’éducation dans un département fédéral unique. C’est assez piquant que cela soit un représentant du parti de l’ancien Sonderbund qui revendique une telle fusion ! Mais je crains pour M. Neyrinck qu’un tel chemin soit encore long.

Pour le reste, Jacques Neyrinck s’insurge : il serait urgent que les élèves apprennent, car le niveau baisse. Comme à chaque génération disent de brillants penseurs. A ce titre, il est étonnant que nous ne soyons pas encore retourné à l’âge de la pierre polie à force de voir le niveau baisser à chaque génération.

Cerise sur le gâteau, tout est de la «fôôôte» à Mai 68 et aux enseignants de gauche. Sur ce dernier point, comme d’habitude, il s’agit d’un discours d’autorité qui ne s’appuie sur aucunes données sérieuses, ni sur une histoire de l’enseignement en Suisse ou sur le profil sociologique et social des enseignants. Autrement, Jacques Neyrinck constaterait notamment que l’élitisme scolaire est également largement partagé à gauche, y compris par des enseignant-e-s. Et caramba, une majorité des enseignants est culturellement à droite.

Des écoles connectées, mais pourquoi faire ?
Pour terminer ce petit tour d’horizon, je me propose de revenir à une proposition faite durant l’été par le PDC. Celui-ci a ainsi fait savoir qu’il souhaitait que d’ici 2010 les écoles soient reliées à internet pour placer la Suisse parmi les pays en pointe en matière de nouvelles technologies (
Communiqué du 14 août 2006).

Les commentateurs avisés ont fait remarquer que les objectifs et les moyens pour y parvenir étaient plutôt flous en l’état de la part du PDC. Une nouvelle fois, il s’agit d’un effet d’annonce centré sur les aspects matériels et techniques d’une telle connections des écoles. Mais, une fois le matériel mis en place qu’en font les enseignants? quels moyens sont mis en oeuvre pour les former? quels moyens pour produire des moyens et des démarches pédagogiques? quels nouveaux programmes? etc.
Le cimetière des technologies scolaires est encombré de tels investissements en technique et matériels qui ensuite dorment sur/dans les armoires de la salle de classe et prennent la poussière parce qu’on a pas investi autant, voire même le double en faveur des moyens humains [pour une brève histoire des technologies à l’école, voir Histoire des nouvelles technologies à l’école]
Si le PDC pense pouvoir s’affranchir de l’histoire, je conseille aux initiateurs de cette brillante idée de lire, par exemple et dans la multitude d’enquêtes réalisées depuis des décennies, l’article d’Infobourg publié le 22 août 2006 sous le titre « Internet en classe : beaucoup de chemin à parcourir!. »
Ils y apprendront notamment que si toutes les écoles primaires du Québec sont branchées à Internet, seuls un enseignant sur cinq utilise régulièrement les technologies de la communications (TIC) dans la classe. Très crûment, Pierre Delisle, de la Société de gestion des réseaux informatisés des commissions scolaires, met le doigt sur le problème principal : «On a doté les classes d’ordinateurs, mais on a oublié la formation des profs».
Et il ne faut pas espérer que les choses changeront avec le renouvellement du corps professoral et l’arrivée d’enseignants qui seraient plus sensibles et baignés immédiatement aux nouvelles technologies, car —ainsi que le constate Alain Houle, conseiller pédagogique en informatique à la commission scolaire de la ville de Québec— ce ne sont pas nécessairement les jeunes enseignants qui sont les plus prompts à utiliser le clavier en classe. En effet, «Les jeunes profs en ont plein les bras avec la gestion de classe et les programmes à enseigner. Ce sont souvent ceux qui ont plus d’expérience qui ont envie de travailler avec l’ordinateur».
En résumé, pour que ce plan ait un chance de réussir et de dépasser un effet de marketing politique à goût électoral, il se doit de comporter une part substantielle de financement de l’accompagnement et de la formation sur le terrain. Et surtout, ceci doit être prévu sur une longue durée; contrairement à la première expérience « Ecole sur le net » pour laquelle budgets de formation ont régulièrement passé à la moulinette des coupeurs de budgets fédéraux made in Villiger ou Merz. Pour 1/3 d’investissement technique, il conviendra d’en prévoir 2/3 pour les aspects pédagogiques.
Je suggère aussi au PDC de prendre langue avec Isabelle Chassot, leur conseillère d’Etat en charge de l’éducation dans le canton de Fribourg, plutôt qu’avec MM. Neyrinck et de Buman (initiateur de la conférence de presse sur la connections des écoles à Internet). Ce sera peut-être moins médiatique, mais gage d’un vrai succès.

Technorati Tags: Ecole, Neyrinck, NouvellesTechnologies

 

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août 21, 2006 by Lyonel Kaufmann 7 commentaires

«Avec l’uniforme, on passe à côté du sujet» (Isabelle Chassot)

Enfin une personnalité politique qui sort du nouveau politiquement correct relativement à l’éducation.
En effet, certains souhaitent, même à gauche, un retour à la morale des plus surprenants au niveau scolaire. Il ne suffit plus de brocarder Mai 68 —source de tous les maux scolaires alors que la plupart des parents n’épousent en rien les valeurs de Mai 68—, encore faut-il verser dans la plus pitoyable des nostalgies en préconisant le port de l’uniforme pour les écoliers. Les «Revival» finissent toujours par tourner à la farce (sinistre).

Extraits de l’interview accordée au journal par Isabelle Chassot (conseillère d’Etat fribourgeoise PDC et présidente de la CDIP) Le Temps (18.08.2006) :

Isabelle Chassot: Réduire la question de l’intégration scolaire à la question de l’uniforme, c’est méconnaître la force de l’école dans ces enjeux-là. En faisant du débat sur l’apparence extérieure une question de fond, portant sur les conditions d’enseignement, sur l’égalité des chances, on passe totalement à côté du sujet. Je le regrette.
– N’y a-t-il pas une inquiétude financière?
– Non. Même si l’uniforme devait être instauré, je ne vois pas en quoi ce serait à l’Etat de le financer. Je pars encore de l’idée que c’est le rôle des parents que d’habiller leurs enfants.

– C’est un refus de principe?

– […] D’imaginer les voir passer en groupe, tous vêtus du même uniforme, me fait douter de la pluralité de la société que nous voulons.

PS : Pour mémoire, dans le canton de Vaud, l’uniforme était porteur de ségrégation scolaire et non d’égalitarisme puisque seuls les collégiens en portaient un. Il fallait le payer comme les manuels d’ailleurs.

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