Elle est d’un degré de réflexion politique proche du zéro absolu, focalisée uniquement sur qui sera ou non présent au second tour.Le pire? c’est qu’à l’heure actuelle, on ne connaît même pas le nom des finalistes issus des présélections du jury des 500 signatures et que tout tendrait à prouver que le marché électoral soit proche de la pénurie de produits à présenter sur les étals.
Ainsi, il se pourrait même en définitive que la gauche de la gauche —après s’être écharpée pour ne pas partir unie— ne présente qu’une seule candidate, oh ironie de l’histoire !, Marie-Georges Buffet. Voyez le topo.
Et fini le conflit gauche/droite, la séparation du monde serait désormais articulée autour des polarités hommes/femmes avec d’un côté Marie-Georges Buffet, Ségolène Royal et Dominique Voynet (j’ai bien failli l’oublier!) et de l’autre François Bayrou, Nicolas Sarkozy et Jean-Marie Le Pen. Cocasse. Ah! c’est toujours gauche/droite?
De plus, trois à quatre sondages à intervalle de deux à trois jours finissent par achever le brouet informe que l’on nous sert.
Je constate aussi ces fameux effets de la concurrence monopolistique relativement à ces mêmes instituts de sondage. Pas trop de risques, un alignement l’un sur l’autre et, si jamais une fois, les tendances étaient légèrement différentes de celles de son voisin, on corrige lors du sondage suivant.
Sans parler des variations d’un sondage à l’autre. Avez-vous remarqué que généralement la différence reste dans la fourchette de la marge d’erreur (2,5 à 3%)? Et que je te propose ma salade Nicolas Sarkozy à 31% un jour et qu’au marché suivant je te la propose à 28.5% ! Ma chicorée Ségolène Royal, variété concurrente de la scarole Nicolas Sarkozy, je te la négocie entre 25 et 28% (sans matière grasse?). Dingue non?

La campage de François Bayrou en 2017 !
Une autre analogie des instituts de sondage peut être trouvée dans les mécanismes boursiers. Tel est le cas du produit boursier Bayrou. C’est un produit spéculatif, mais du type ancien appelé en son temps « junk bonds ». Oui, vous savez, ces titres qui permettaient de faire main basse à bon prix sur une grande entreprise pour la vendre après bonne pièce après bonne pièce au plus offrant. Les sommes récoltées sur les reventes servaient ensuite à rembourser les « junk bonds » et à faire du bénéf (malin non?). Des obligations pourries en français ou comment faire du neuf avec du vieux. Ici vous avez un vieux produit du terroir, de l’époque de la Mère Denis, catho de chez catho et rillettes de chez rillettes (mais pas des Bordeau Chesnel, hein, du terroir bien profond*). Comme tout produit spéculatif, on le joue à la hausse. Mais il y aura bien, à un moment ou à un autre, éclatement de la bulle et prise de bénéfices. Mais par qui? A qui profitera la vente par appartements?

Là je vous laisse trouver le rapport
a) avec la mère Denis
b) François Bayrou et Ségolène Royal
c) avec la mère Denis et François Bayrou
Il y en a, je vous assure !
Voyez, même moi, je m’y mets. Je vous parle de tout sauf du programme des candidat-e-s ou des enjeux véritables qui attendent le/la prochain-e président-e de la France. Lamentable.
Quoique… La saturation des sondages est tellement prégnante que les candidat-e-s plutôt que d’avoir l’oeil rivé sur leur baromètre pourraient enfin choisir de faire de la politique. Tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir.
* François Bayrou ou l’éloge de la ringardocratie :
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