• Passer à la navigation principale
  • Passer au contenu principal
  • Passer à la barre latérale principale

politis.ch

Regard sur la politique par Lyonel Kaufmann, socialiste boéland*

  • accueil
  • vocabulaire
  • Charte
  • qui suis-je

janvier 4, 2007 by Lyonel Kaufmann 2 commentaires

Parlons des vrais enjeux scolaires…

ou La tarte à la crème de l’intégration des technologies à l’école (premier titre trouvé pour ce billet)

Préambule:
J’ai la faiblesse de penser que la question de l’intégration des technologies en milieu scolaire, est bien plus importante* que les débats fumeux autour de la question de l’orthographe de nos élèves. En effet, il s’agit de ne pas se tromper sur la nature de l’alphabétisation qu’il convient de dispenser à nos enfants en ces temps de mutation que nous connaissons.
Il n’est pas inutile non plus de rappeler que la fabrique scolaire de l’orthographe, de la dictée et de la grammaire désincarnée date d’à peine 150 ans. Nous avons donc bien plus connu de siècles où la question de la norme orthographique n’intéressait presque personne et surtout pas la question de l’acquisition de la culture et de la connaissance que de siècles qui en ont fait un saint Graal absolu. Et surtout un instrument de sélection/ségrégation scolaire et sociale sous couvert d’un instrument d’apparence neutre.
Enfin, comme le rappelle Michel Winock dans la dernière livraison de la revue L’Histoire et dans son dossier intitulé « Comment meurent les civilisations » :

« L’adaptation au changement est difficile pour tout individu qui vieillit, surtout quand les mutations sont rapides, lors des crises économiques, au lendemain des guerres, ou en cas d’innovations technologiques bouleversantes. Cette difficulté, cette souffrance même a contribué à diffuser le terme de «décadence» par la valorisation excessive d’un hier fantasmé. Tout devient preuve de cette décadence : la peinture de Picasso, l’émancipation des femmes, l’abaissement de l’enseignement du latin, la fin de l’orthographe, la raréfaction des vocations sacerdotales, etc. »

Au final, en rapport avec le temps scolaire et donc l’horaire scolaire, il convient de s’interroger relativement à la place à faire et à laisser en fonction des différents enjeux qui attendent nos sociétés ses prochaines années, voire décennies. A titre d’exemple, le jeu de la réintroduction de la dictée hebdomadaire en vaut-il la chandelle, d’une part, en rapport avec l’accroissement du niveau attendu par ce biais en lecture/écriture chez nos enfants et, d’autre part, en rapport avec le temps soustrait à d’autres activités scolaires, voire d’un temps qui pourrait être octroyé à d’autres activités telles l’alphabétisation et la construction de savoirs technologiques?

La situation peut reluisante de l’utilisation des technologies en milieu scolaire:
Dans un billet très éclairant paru en ce début 2007 (« 2007, l’école et les TIC »), Gilles Jobin brosse le tableau peu reluisant de l’utilisation des technologies en milieu scolaire.
Laissons-lui la parole pour nous présenter le ton et l’objectif de ses propos :

Le mieux est de procéder par des exemples. Récemment, j’ai assisté un peu par hasard à un cours donné par un enseignant de musique au labo informatique. Les élèves avaient une feuille à remplir du genre : Années de naissance et de mort de Vivaldi, citez une oeuvre du compositeur, trouvez une anecdote, etc. La recherche se faisait sur le web, les réponses étaient données sur papier. La plupart des élèves (4e année) sont tombés sur Wikipédia, et après une vingtaine de minutes, le travail était fait. Est-ce de l’intégration des TIC? On pourrait être tenté de répondre oui. Et, ma foi, il est très heureux qu’un spécialiste du primaire ait amené ses élèves au labo. Mais si on fouille un peu plus, quelle différence y a-t-il entre cette activité, et cette même activité faite en bibliothèque dans un livre d’une encyclopédie qu’on y trouve ? Il n’y en a aucune. Si, par la suite, ces élèves sont amenés à mettre leur travail au propre et à utiliser un traitement de texte pour ce faire, il y a peu de différence entre le mettre au propre à la main ou à l’aide d’une dactylo. C’est là une utilisation ustensile de l’informatique.

Par la suite, Gilles Jobin montre l’inanité des différents plans informatiques qui se sont succédés dans les écoles québécoises. Les effets d’annonces et marketing du politique tournent vite les meilleures intentions du monde en un cimetière de machines prenant la poussière sur les armoires des établissements. Sans que cela soit de la faute première des enseignant-e-s.
Ces propos et exemples fournis par Gilles Jobin concernant les écoles québécoises peuvent très largement être reproduits quasiment par couper/coller pour chacun des pays du monde occidental. Les mêmes constats, les mêmes exemples, les mêmes plans informatiques foireux se déclinent pays après pays dans le monde occidental, y compris en Suisse. Un des meilleurs observateurs de ces discours incantatoires et de leur confrontation avec le quotidien des classes est certainement l’auteur américain et spécialiste de l’histoire de l’éducation Larry Cuban. Depuis longtemps, ce dernier dénonce notamment le fait que les écoles sur-paient le matériel technologie et le sous-emploie en classe; c’est le titre d’un de ses ouvrages les plus lus en ce domaine : Computers, Oversold and Underused.
Mais que faut-il faire pour sortir de cette ornière et de ses mauvais «remake» dont le politique et l’institution scolaire ont le secret relativement à l’utilisation des technologies en milieu scolaire ?

Propositions de Gilles Jobin:
Après les constats, les propositions. Pour Gilles Jobin, la première mesure est de fournir à tous les enseignants un ordinateur portable. Trop cher ? :

« Bien sûr. Mais je ne vois aucun moyen de faire autrement. Les TIC, c’est coûteux. Ou bien on y croit, et on investit. Ou bien on fait semblant d’y croire, et on fait comme maintenant. Si on juge qu’on n’a pas les moyens de payer un portable par enseignant et de les former, alors il faudrait penser à supprimer la compétence TIC de notre programme. »

On peut ajouter que c’est toujours extraordinaire la manière dont les politiques et l’institution scolaire prodiguent des injonctions contradictoires. D’une part, en exprimant leur volonté d’intégrer les technologies à l’école, d’autre part en ne fournissant pas cet outil aux principaux intéressés, c’est-à-dire les professeurs soit ceux qui devront concevoir des activités et un enseignement recourant et intégrant les technologies dans les pratiques de classes.

Par ailleurs, dans un précédent billet, j’avais déjà mis en avant le fait que dans les plans informatiques plus du 90% des moyens déployés concernant l’acquisition de matériel et des installations. Très peu de moyens sont ensuite consacrés à la formation, l’encadrement et la mise à disposition de ressources pour les enseignants. Or, pour 1 franc investit dans le matériel et les infrastructures, il faudrait en consacrer frs 2.- à la formation et la mise à disposition de ressources pour les enseignant-e-s. Gilles Jobin évoque aussi cette question dans son billet.

Ne pas avoir peur d’aller beaucoup plus loin:
Personnellement devant la force d’inertie du système (parents/institution/enseignement), des mesures radicales devraient être prises pour modifier réellement et durablement la situation de l’utilisation des technologies à l’école.
Je ne vois d’ailleurs pas pourquoi, à partir du moment où le contrat social et scolaire serait clair et que l’intégration des technologies à l’école deviendrait véritablement prioritaire, il devrait en être autrement à l’école que dans n’importe qu’elle autre domaine professionnel. Ainsi, pour ma part, j’ai vécu dans le domaine des assurances le passage à l’informatique. Si l’intégration de l’outil s’est faite par étape et de manière progressive, il n’en demeure pas moins qu’à moyen terme tout le monde a dû passer à l’utilisation de cet outil dans son activité professionnelle. L’institution scolaire est le seul lieu que je connaisse où il est possible pour ses membres de ne pas utiliser les protocoles ou outils prévus. C’est une de ses caractéristiques remarquables qui m’a toujours profondément interrogé !

Pour ma part, suivant la sollicitation de Gilles Jobin en conclusion de son article, je proposerai deux mesures que je qualifie de «radicale» :
• je reprends l’idée développée en septembre dernier « Et si nous équipions tous les élèves suisses d’un ordinateur à frs 300 ? ». Cette mesure a aussi l’avantage de s’accompagner de la participation et du financement en parallèle de la Suisse à l’équipement en ordinateur de pays pauvres.
• l’interdiction de toute photocopie pour l’enseignement/enseignant/élèves ainsi que de l’installation d’une seule imprimante réseau ne permettant qu’un nombre très limité de tirages journaliers et installée par exemple dans le bureau du directeur.

Dans mes pratiques enseignantes, j’ai souvent constater que certaines contraintes loin de freiner la créativité et le travail des élèves leur offrait un cadre stimulant et les amenaient à produire des travaux de qualité. Peut-être que, pour votre part, vous avez d’autres idées iconoclastes, voire radicale, à proposer en la matière ?** N’hésitez pas…

* bien plus importante signifie donc bien que la question de la lecture et de l’écriture, à distinguer de l’acquisition de l’orthographe pour l’orthographe et de la fameuse dictée, ne sont pas pour autant négligeable, entendons-nous bien.
** autrement je serai partisan d’une autre radicalité : faire sortir les technologies de l’école plutôt que de les mimer…

 

Technorati Tags: DébatsScolaires, NouvellesTechnologies, éducation, MédiasDémocratie, médiaTICE

Classé sous :politis

décembre 31, 2006 by Lyonel Kaufmann 2 commentaires

Les Lumières, Saddam Hussein et la peine de mort

Pendant, ou presque, que je rédigeais mon billet sur Voltaire et les Lumières (voir mon précédent billet), l’exécution de Saddam Hussein était en route. En descendant des Lumières et lecteur de Victor Hugo, je ne peux pas approuver la peine de mort. Dans le même temps, il m’est impossible d’éprouver de la compassion pour ce personnage qui a autant fait souffrir son peuple. Malaise.
Et comment dénoncer l’exécution au nom de mon opposition à la peine de mort sans passer pour un défendeur du tyran?
J’étais donc bien songeur jusqu’à ce que Dominique Strauss-Kahn publie sur son blog un billet qui dit ce qui agitait confusément mes pensées. Dans le même temps, ce billet me réjouit puisque DSK poursuit ainsi ses engagements et prouve, si besoin était, que la politique, et pas seulement française, a encore besoin de lui :

Saddam Hussein a été exécuté hier, peu avant 6 heures du matin. Nous ne le regretterons pas, mais  certains commentaires sur sa mort me laisse pantois. Tout d’abord, parce qu’on ne saurait faire de la mort d’un homme un jour de joie, quel que fut son passé. Robert Badinter, citant Jaurès le jour de l’abolition de la peine capitale en France, disait : « La peine de mort est contraire à ce que l’humanité depuis deux mille ans a pensé de plus haut et rêve de plus noble ». Le sang du tyran ne lavera pas celui de ses victimes.
DSK, L’Europe comme devoir (31.12.2006)

Par ailleurs, un autre élément suscite mon malaise. Pendant très longtemps Saddam Hussein a été l’allié de ceux qui l’ont remis aux nouvelles autorités irakiennes pour le juger et l’exécuter. Il y a comme une certaine indécence de leur part à exprimer aujourd’hui leur satisfaction devant cette exécution.

Technorati Tags: Strauss-Kahn, PeineDeMort, Lumières, GeorgesBush, DSK, SaddamHussein

Classé sous :politis

décembre 30, 2006 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Voltaire : le premier blogueur

15 284 lettres occupant treize volumes de la Pléiade.
Les sujets ? un crime à punir, un conseil à donner, une guerre qui tue quelque part, trois bidets à commander quand la mode les réclame.
Des lettres qui circulent dans toute l’Europe et que l’on s’arrachent.

iLife
Voltaire, gravure de Baquoy
Wikipedia – Image du domaine public

Telle est la correspondance de Voltaire telle qu’elle nous est présentée par Le Nouvel Observateur dans son dernier numéro (consultation réservée aux abonnés ou payante) de l’année 2006.
A cet aulne, Voltaire fait ainsi figure de premier blogueur avant l’heure et François Reynaert, dans un autre article intitulé « Le parrain des journalistes? » de ce même numéro, ne manque pas de faire le même rapprochement que j’ai effectué à la lecture de « Voltaire : L’emmerdeur ».

«Pourquoi ne pas voir aussi quelque chose d’éminemment moderne – on y vient- dans cette idée que l’on peut connaître le monde en conversant de pair à pair avec ses semblables? Oui, je pense aussi à la façon dont internet, les blogs, les témoignages de personne à personne bouleversent notre société de l’information. Ca y est, les puristes sont au bord de l’attaque cardiaque, j’ai osé comparer le prince épistolier aux petits scribouillards du Net.» (François Reynaert)

Et comparer, c’est risquer l’anachronisme, pêché mortel pour l’historien, pêché véniel pour tenter de comprendre le monde. Surtout celui dans lequel nous vivons.

Les parallèles entre Voltaire et notre époque ne s’arrêtent pas là en un temps où l’on assiste au retour de l’intolérance et de l’obscurantisme. Voltaire et les Lumières sont plus que jamais d’actualité, n’en déplaisent aux néoréacs de tout poil. Le programme voltairien ? Ecraser l’infâme, c’est-à-dire la bêtise, l’injustice, la superstition, le fanatisme. Moi j’y souscris !

Le programme n’est pas toujours facile :

«Que répondre à un homme qui vous dit qu’il aime mieux obéir à Dieu qu’aux hommes et qui, en conséquence, est sûr de mériter le Ciel en vous égorgeant? » (Voltaire, Dictionnaire philosophique)

Cependant : «Le sang innocent crie et, moi, je crie aussi; et je crierai jusqu’à ma mort» (Voltaire dans l’affaire Calas)

450Px-Liberté
La Liberté guidant le peuple par Eugène Delacroix (1830) (Musée du Louvre, Paris)

Il me reste à vous adresser tous mes meilleurs voeux pour 2007. Nous en aurons bien besoin!

Technorati Tags: Démocratie, fanatisme, Lumières, NouvelObservateur, obscurantisme, Révolution, Voltaire

Classé sous :politis

décembre 20, 2006 by Lyonel Kaufmann 6 commentaires

Commander in chief : un modèle au féminin

iLife
Mackenzie Allen  : première « Commandant in Chief »…

iLife
… en écho à Georges Washington, premier « Commander in Chief » désigné le 19 juin 1775 par le Congrès continental [Lithographie, New York : Publié par Currier & Ives, c1876.
Librairie du Congrès. Numéro de reproduction : LC-USZC2-3154]

Ces trois derniers samedis, M6 a diffusé la série « Commander in chief ».
Le propos de cette série consiste à présenter la première femme présidente des Etats-Unis : Mackenzie Allen (Geena Davis).
Dans cette série, cette dernière devient présidente des Etats-Unis à la suite du décès du président en exercice. Choisie comme vice-présidente pour des raisons essentiellement électorales et non affiliée au parti alors au pouvoir (les Républicains), des pressions se font immédiatement jour pour qu’elle démissionne et permette ainsi au président du Sénat (Donald Sutherland) d’accéder à cette fonction suprême. L’intrigue est ainsi lancée.

Evidemment que cette série a suscité un écho en relation avec les ambitions présidentielles tant d’Hilary Cliinton que de Ségolène Royal des deux côtés de l’Atlantique. Par contre, après un démarrage tonitruant aux Etats-Unis, la série n’a pas confirmé notamment en raison d’une gestion chaotique et de changements dans la production. Elle s’est arrêtée après sa première saison. En France, les débuts ont été encore plus mitigés et M6 a même décidé de ne pas diffuser la série au-delà du 29 décembre; les derniers épisodes seront diffusés sur Teva (TPS).

Cependant, mon propos ne s’attachera pas ni aux qualités de cette série, ni aux relations de celle-ci avec un réel éventuellement proche, ni à la manière dont celle-ci aborde les rapports des femmes avec le pouvoir suprême.
En effet, ce qui m’intéresse et m’a frappé réside dans l’intérêt que ma fille de 14 ans trouve à regarder en ma compagnie cette série le samedi soir. Ceci est d’autant plus significatif que samedi dernier ma fille a exprimé clairement son souhait de regarder cette série plutôt que tout autre programme. C’était bien une des premières fois qu’elle me manifestait son intérêt relativement à des questions de nature politique, même au travers d’une fiction.
Quelque soit le résultat d’audience de la série et quelque soit également les résultats de la présidentielle française ou de ceux des Etats-Unis, une telle série a le mérite d’offrir un modèle de pouvoir au féminin auquel les jeunes filles peuvent, d’une manière ou d’une autre, s’identifier. Une vraie héroïne positive comme il s’en développe de plus en plus dans les séries TV (Closer, Cold Case, Une Femme d’honneur, Femmes de loi, Julie Lescaut…).

Technorati Tags: CommanderInchief, SégolèneRoyal, émancipation, DavidSutherland, GeenaDavis, HilaryClinton, Féminisme

Classé sous :politis

novembre 26, 2006 by Lyonel Kaufmann 3 commentaires

Gustave Courbet sur le plan politique et social


Gustave Courbet photographié par Nadar
(Source : Wikipedia)

A première vue l’information fournie en fin de ce billet n’a guère de rapport avec ce site. Et pourtant… ma commune de La Tour-de-Peilz a des liens avec Gustave Courbet, peintre, lithographe et dessinateur français, qui y a passé les dernières années de sa vie jusqu’à sa mort en 1877.


Les Dents du Midi (depuis Le Bosset), 1874
Collection particulière
Artiste : Jean-Désiré-Gustave Courbet

A ce sujet, je laisserai la parole à mon camarade défunt, Robi Rithener. Ce dernier nous régalait d’une conférence improvisée sur le peintre en pleine séance du Conseil communal au mois de février 2005 :

« Nommé président de la Commission des Beaux-Arts lors de la Commune de Paris, il participa au renversement de la colonne Vendôme et fut condamné, parmi d’autres, à payer les frais de sa restauration, ce qui le ruina et l’obligea à s’exiler. Il fut accueilli à La Tour-de-Peilz et bien défendu, puisqu’on cacha ses toiles, qui intéressaient le gouvernement français pour leur valeur, dans un tonneau du Café du Centre. Courbet fut enterré dans le cimetière de La Tour-de-Peilz, désaffecté lors de la construction en 1954 de l’actuel collège qui porte son nom. Sa dépouille fut rapatriée à Ornans en 1919.
Il reste dans notre cité une trace matérielle de son séjour, à savoir le buste “La Liberté” sur la fontaine de la place du Temple, qui fut offert à la Municipalité qui l’accepta et le remercia en ces termes : “Vous avez trouvé sur le sol de la Suisse un asile contre les orages des révolutions et, en souvenir de l’hospitalité reçue, vous nous faites l’offre d’un buste à placer comme ornement sur la fontaine principale de notre ville. Votre offre généreuse nous l’acceptons, Monsieur, avec reconnaissance. Nous apprécions le sentiment pour nous doux qui a dicté votre démarche, savoir que sur les rives du Léman, vous avez joui de la paix, appris à connaître nos institutions libérales et vécu tranquille sous le drapeau de la liberté qui vous a inspiré. Merci donc pour ce témoignage de votre affection pour nous, lequel nous est doublement précieux puisqu’il est l’oeuvre d’un grand artiste. Nous conserverons avec soin ce monument qui dira à la postérité : un illustre exilé a trouvé ici le repos”. Quelques jours plus tard, la Municipalité lui écrivait à nouveau pour lui faire part de quelques craintes : “Nous avons accepté avec reconnaissance le buste que vous avez offert si généreusement à la commune, mais la Municipalité vous prierait de bien vouloir ne pas intituler ce chef-d’oeuvre “Helvetia” et de supprimer la croix fédérale, notre écusson national, ceci dans le but unique d’empêcher toute interprétation au point de vue politique”.
Nous ignorons la réponse de Courbet, mais la croix fédérale subsiste toujours sur l’original en plâtre conservé dans nos archives. »
Source : PV du Conseil communal du 2 février 2005

Ces liens avec le peintre sont aussi à l’origine du jumelage en 1982 de ma commune avec celle d’Ornans, charmante ville de la vallée de la Loue, entre Pontarlier et Besançon, où Gustave Courbet est né en 1819 :


Vue d’Ornans
Peinture (Paysage)
Date : approx. entre 1852 et 1858
Artiste : Jean-Désiré-Gustave Courbet

Emile Zola écrira ces lignes au sujet de Gustave Courbet, dans ses Lettres de Paris intitulées L’Ecole française de peinture à l’Exposition de 1878:

J’ai dit que jusqu’ici il y a eu trois grands talents dans l’école française du XIXème siècle : Eugène Delacroix, Ingres et Courbet, et que ce dernier était aussi grand que les deux premiers. Les trois ensemble ont révolutionné notre art : Ingres accoupla la formule moderne à l’ancienne tradition ; Delacroix symbolisa la débauche des passions, la névrose romantique de 1830 ; Courbet exprima l’aspiration au vrai – c’est l’artiste acharné au travail, asseyant sur une base solide la nouvelle formule de l’école naturaliste. Nous n’avons pas de peintre plus honnête, plus sain, plus français. Il a fait sienne la large brosse des artistes de la Renaissance, et s’en est servi uniquement pour dépeindre notre société contemporaine.
(Source : insecula)

En y associant son engagement social et démocratique, Gustave Courbet est un peintre qui mérite très largement le détour et la thèse qui sera défendue le 9 décembre prochain sera, à nul douter, une pièce importante dans la connaissance de ce peintre relativement à son engagement politique et social :

La thèse de doctorat d’histoire de l’art La réception de Gustave Courbet par ses contemporains des points de vue politique et social, présentée par Thomas Schlesser à l’EHESS, sera soutenue le samedi 9 décembre 2006 à partir de 9h à l’auditorium de l’INHA, 2 rue Vivienne, 75002 Paris.
Jury: Eric Michaud (directeur de thèse, EHESS), Neil McWilliam (Duke University), Pierre Wat (université d’Aix-Marseille 3), Jean-Louis Cabanès (université de Paris 10-Nanterre), Bertrand Tillier (université de Paris 1).
Source de l’info : Actualités de la recherche en histoire visuelle

Technorati Tags: 1870, CommuneDeParis, GustaveCourbet, LaCommune, Ornans, TourDePeilz

Classé sous :politis

  • « Aller à la page précédente
  • Page 1
  • Pages provisoires omises …
  • Page 262
  • Page 263
  • Page 264
  • Page 265
  • Page 266
  • Pages provisoires omises …
  • Page 290
  • Aller à la page suivante »

Barre latérale principale

Articles récents

  • Un ultimatum décoratif…
  • IA : intelligence austéritaire | Dans les algorithmes
  • Partisanerie et polarisation sociale au Mexique | Le Devoir
  • “Séisme” aux Pays-Bas : l’extrême droite arrive en tête des législatives
  • ChatGPT: derrière l’exploit, des ouvriers du clic exposés à des récits de viol
  • Les rassemblements Trump sont aussi des bulles
  • Le bannissement de Trump sur Twitter montre où se trouve le pouvoir maintenant – The New York Times
  • Les tweets de Trump n’ont jamais été que des tweets
  • Mauro Poggia: «Comment Pierre Maudet pouvait-il continuer à diriger des gens qui disent avoir peur de lui?» – L’Affranchi
  • Les premières nominations de Biden promettent une administration à l’opposé de celle de Trump

Abonnez-vous à ce blog par e-mail.

Saisissez votre adresse e-mail pour vous abonner à ce blog et recevoir une notification de chaque nouvel article par e-mail.

*boéland : surnom donné aux habitants de La Tour-de-Peilz

Crédit image (fond)

Image parEak K. de Pixabay

Catégories

  • actualité
  • lecture
  • luttes
  • monde
  • Opinions
  • politis
  • Presse
  • Suisse

Copyright © 2025 · Kickstart Pro on Genesis Framework · WordPress · Se connecter