• Passer à la navigation principale
  • Passer au contenu principal
  • Passer à la barre latérale principale

politis.ch

Regard sur la politique par Lyonel Kaufmann, socialiste boéland*

  • accueil
  • vocabulaire
  • Charte
  • qui suis-je

décembre 31, 2006 by Lyonel Kaufmann 2 commentaires

Les Lumières, Saddam Hussein et la peine de mort

Pendant, ou presque, que je rédigeais mon billet sur Voltaire et les Lumières (voir mon précédent billet), l’exécution de Saddam Hussein était en route. En descendant des Lumières et lecteur de Victor Hugo, je ne peux pas approuver la peine de mort. Dans le même temps, il m’est impossible d’éprouver de la compassion pour ce personnage qui a autant fait souffrir son peuple. Malaise.
Et comment dénoncer l’exécution au nom de mon opposition à la peine de mort sans passer pour un défendeur du tyran?
J’étais donc bien songeur jusqu’à ce que Dominique Strauss-Kahn publie sur son blog un billet qui dit ce qui agitait confusément mes pensées. Dans le même temps, ce billet me réjouit puisque DSK poursuit ainsi ses engagements et prouve, si besoin était, que la politique, et pas seulement française, a encore besoin de lui :

Saddam Hussein a été exécuté hier, peu avant 6 heures du matin. Nous ne le regretterons pas, mais  certains commentaires sur sa mort me laisse pantois. Tout d’abord, parce qu’on ne saurait faire de la mort d’un homme un jour de joie, quel que fut son passé. Robert Badinter, citant Jaurès le jour de l’abolition de la peine capitale en France, disait : « La peine de mort est contraire à ce que l’humanité depuis deux mille ans a pensé de plus haut et rêve de plus noble ». Le sang du tyran ne lavera pas celui de ses victimes.
DSK, L’Europe comme devoir (31.12.2006)

Par ailleurs, un autre élément suscite mon malaise. Pendant très longtemps Saddam Hussein a été l’allié de ceux qui l’ont remis aux nouvelles autorités irakiennes pour le juger et l’exécuter. Il y a comme une certaine indécence de leur part à exprimer aujourd’hui leur satisfaction devant cette exécution.

Technorati Tags: Strauss-Kahn, PeineDeMort, Lumières, GeorgesBush, DSK, SaddamHussein

Classé sous :politis

décembre 30, 2006 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Voltaire : le premier blogueur

15 284 lettres occupant treize volumes de la Pléiade.
Les sujets ? un crime à punir, un conseil à donner, une guerre qui tue quelque part, trois bidets à commander quand la mode les réclame.
Des lettres qui circulent dans toute l’Europe et que l’on s’arrachent.

iLife
Voltaire, gravure de Baquoy
Wikipedia – Image du domaine public

Telle est la correspondance de Voltaire telle qu’elle nous est présentée par Le Nouvel Observateur dans son dernier numéro (consultation réservée aux abonnés ou payante) de l’année 2006.
A cet aulne, Voltaire fait ainsi figure de premier blogueur avant l’heure et François Reynaert, dans un autre article intitulé « Le parrain des journalistes? » de ce même numéro, ne manque pas de faire le même rapprochement que j’ai effectué à la lecture de « Voltaire : L’emmerdeur ».

«Pourquoi ne pas voir aussi quelque chose d’éminemment moderne – on y vient- dans cette idée que l’on peut connaître le monde en conversant de pair à pair avec ses semblables? Oui, je pense aussi à la façon dont internet, les blogs, les témoignages de personne à personne bouleversent notre société de l’information. Ca y est, les puristes sont au bord de l’attaque cardiaque, j’ai osé comparer le prince épistolier aux petits scribouillards du Net.» (François Reynaert)

Et comparer, c’est risquer l’anachronisme, pêché mortel pour l’historien, pêché véniel pour tenter de comprendre le monde. Surtout celui dans lequel nous vivons.

Les parallèles entre Voltaire et notre époque ne s’arrêtent pas là en un temps où l’on assiste au retour de l’intolérance et de l’obscurantisme. Voltaire et les Lumières sont plus que jamais d’actualité, n’en déplaisent aux néoréacs de tout poil. Le programme voltairien ? Ecraser l’infâme, c’est-à-dire la bêtise, l’injustice, la superstition, le fanatisme. Moi j’y souscris !

Le programme n’est pas toujours facile :

«Que répondre à un homme qui vous dit qu’il aime mieux obéir à Dieu qu’aux hommes et qui, en conséquence, est sûr de mériter le Ciel en vous égorgeant? » (Voltaire, Dictionnaire philosophique)

Cependant : «Le sang innocent crie et, moi, je crie aussi; et je crierai jusqu’à ma mort» (Voltaire dans l’affaire Calas)

450Px-Liberté
La Liberté guidant le peuple par Eugène Delacroix (1830) (Musée du Louvre, Paris)

Il me reste à vous adresser tous mes meilleurs voeux pour 2007. Nous en aurons bien besoin!

Technorati Tags: Démocratie, fanatisme, Lumières, NouvelObservateur, obscurantisme, Révolution, Voltaire

Classé sous :politis

décembre 20, 2006 by Lyonel Kaufmann 6 commentaires

Commander in chief : un modèle au féminin

iLife
Mackenzie Allen  : première « Commandant in Chief »…

iLife
… en écho à Georges Washington, premier « Commander in Chief » désigné le 19 juin 1775 par le Congrès continental [Lithographie, New York : Publié par Currier & Ives, c1876.
Librairie du Congrès. Numéro de reproduction : LC-USZC2-3154]

Ces trois derniers samedis, M6 a diffusé la série « Commander in chief ».
Le propos de cette série consiste à présenter la première femme présidente des Etats-Unis : Mackenzie Allen (Geena Davis).
Dans cette série, cette dernière devient présidente des Etats-Unis à la suite du décès du président en exercice. Choisie comme vice-présidente pour des raisons essentiellement électorales et non affiliée au parti alors au pouvoir (les Républicains), des pressions se font immédiatement jour pour qu’elle démissionne et permette ainsi au président du Sénat (Donald Sutherland) d’accéder à cette fonction suprême. L’intrigue est ainsi lancée.

Evidemment que cette série a suscité un écho en relation avec les ambitions présidentielles tant d’Hilary Cliinton que de Ségolène Royal des deux côtés de l’Atlantique. Par contre, après un démarrage tonitruant aux Etats-Unis, la série n’a pas confirmé notamment en raison d’une gestion chaotique et de changements dans la production. Elle s’est arrêtée après sa première saison. En France, les débuts ont été encore plus mitigés et M6 a même décidé de ne pas diffuser la série au-delà du 29 décembre; les derniers épisodes seront diffusés sur Teva (TPS).

Cependant, mon propos ne s’attachera pas ni aux qualités de cette série, ni aux relations de celle-ci avec un réel éventuellement proche, ni à la manière dont celle-ci aborde les rapports des femmes avec le pouvoir suprême.
En effet, ce qui m’intéresse et m’a frappé réside dans l’intérêt que ma fille de 14 ans trouve à regarder en ma compagnie cette série le samedi soir. Ceci est d’autant plus significatif que samedi dernier ma fille a exprimé clairement son souhait de regarder cette série plutôt que tout autre programme. C’était bien une des premières fois qu’elle me manifestait son intérêt relativement à des questions de nature politique, même au travers d’une fiction.
Quelque soit le résultat d’audience de la série et quelque soit également les résultats de la présidentielle française ou de ceux des Etats-Unis, une telle série a le mérite d’offrir un modèle de pouvoir au féminin auquel les jeunes filles peuvent, d’une manière ou d’une autre, s’identifier. Une vraie héroïne positive comme il s’en développe de plus en plus dans les séries TV (Closer, Cold Case, Une Femme d’honneur, Femmes de loi, Julie Lescaut…).

Technorati Tags: CommanderInchief, SégolèneRoyal, émancipation, DavidSutherland, GeenaDavis, HilaryClinton, Féminisme

Classé sous :politis

novembre 26, 2006 by Lyonel Kaufmann 3 commentaires

Gustave Courbet sur le plan politique et social


Gustave Courbet photographié par Nadar
(Source : Wikipedia)

A première vue l’information fournie en fin de ce billet n’a guère de rapport avec ce site. Et pourtant… ma commune de La Tour-de-Peilz a des liens avec Gustave Courbet, peintre, lithographe et dessinateur français, qui y a passé les dernières années de sa vie jusqu’à sa mort en 1877.


Les Dents du Midi (depuis Le Bosset), 1874
Collection particulière
Artiste : Jean-Désiré-Gustave Courbet

A ce sujet, je laisserai la parole à mon camarade défunt, Robi Rithener. Ce dernier nous régalait d’une conférence improvisée sur le peintre en pleine séance du Conseil communal au mois de février 2005 :

« Nommé président de la Commission des Beaux-Arts lors de la Commune de Paris, il participa au renversement de la colonne Vendôme et fut condamné, parmi d’autres, à payer les frais de sa restauration, ce qui le ruina et l’obligea à s’exiler. Il fut accueilli à La Tour-de-Peilz et bien défendu, puisqu’on cacha ses toiles, qui intéressaient le gouvernement français pour leur valeur, dans un tonneau du Café du Centre. Courbet fut enterré dans le cimetière de La Tour-de-Peilz, désaffecté lors de la construction en 1954 de l’actuel collège qui porte son nom. Sa dépouille fut rapatriée à Ornans en 1919.
Il reste dans notre cité une trace matérielle de son séjour, à savoir le buste “La Liberté” sur la fontaine de la place du Temple, qui fut offert à la Municipalité qui l’accepta et le remercia en ces termes : “Vous avez trouvé sur le sol de la Suisse un asile contre les orages des révolutions et, en souvenir de l’hospitalité reçue, vous nous faites l’offre d’un buste à placer comme ornement sur la fontaine principale de notre ville. Votre offre généreuse nous l’acceptons, Monsieur, avec reconnaissance. Nous apprécions le sentiment pour nous doux qui a dicté votre démarche, savoir que sur les rives du Léman, vous avez joui de la paix, appris à connaître nos institutions libérales et vécu tranquille sous le drapeau de la liberté qui vous a inspiré. Merci donc pour ce témoignage de votre affection pour nous, lequel nous est doublement précieux puisqu’il est l’oeuvre d’un grand artiste. Nous conserverons avec soin ce monument qui dira à la postérité : un illustre exilé a trouvé ici le repos”. Quelques jours plus tard, la Municipalité lui écrivait à nouveau pour lui faire part de quelques craintes : “Nous avons accepté avec reconnaissance le buste que vous avez offert si généreusement à la commune, mais la Municipalité vous prierait de bien vouloir ne pas intituler ce chef-d’oeuvre “Helvetia” et de supprimer la croix fédérale, notre écusson national, ceci dans le but unique d’empêcher toute interprétation au point de vue politique”.
Nous ignorons la réponse de Courbet, mais la croix fédérale subsiste toujours sur l’original en plâtre conservé dans nos archives. »
Source : PV du Conseil communal du 2 février 2005

Ces liens avec le peintre sont aussi à l’origine du jumelage en 1982 de ma commune avec celle d’Ornans, charmante ville de la vallée de la Loue, entre Pontarlier et Besançon, où Gustave Courbet est né en 1819 :


Vue d’Ornans
Peinture (Paysage)
Date : approx. entre 1852 et 1858
Artiste : Jean-Désiré-Gustave Courbet

Emile Zola écrira ces lignes au sujet de Gustave Courbet, dans ses Lettres de Paris intitulées L’Ecole française de peinture à l’Exposition de 1878:

J’ai dit que jusqu’ici il y a eu trois grands talents dans l’école française du XIXème siècle : Eugène Delacroix, Ingres et Courbet, et que ce dernier était aussi grand que les deux premiers. Les trois ensemble ont révolutionné notre art : Ingres accoupla la formule moderne à l’ancienne tradition ; Delacroix symbolisa la débauche des passions, la névrose romantique de 1830 ; Courbet exprima l’aspiration au vrai – c’est l’artiste acharné au travail, asseyant sur une base solide la nouvelle formule de l’école naturaliste. Nous n’avons pas de peintre plus honnête, plus sain, plus français. Il a fait sienne la large brosse des artistes de la Renaissance, et s’en est servi uniquement pour dépeindre notre société contemporaine.
(Source : insecula)

En y associant son engagement social et démocratique, Gustave Courbet est un peintre qui mérite très largement le détour et la thèse qui sera défendue le 9 décembre prochain sera, à nul douter, une pièce importante dans la connaissance de ce peintre relativement à son engagement politique et social :

La thèse de doctorat d’histoire de l’art La réception de Gustave Courbet par ses contemporains des points de vue politique et social, présentée par Thomas Schlesser à l’EHESS, sera soutenue le samedi 9 décembre 2006 à partir de 9h à l’auditorium de l’INHA, 2 rue Vivienne, 75002 Paris.
Jury: Eric Michaud (directeur de thèse, EHESS), Neil McWilliam (Duke University), Pierre Wat (université d’Aix-Marseille 3), Jean-Louis Cabanès (université de Paris 10-Nanterre), Bertrand Tillier (université de Paris 1).
Source de l’info : Actualités de la recherche en histoire visuelle

Technorati Tags: 1870, CommuneDeParis, GustaveCourbet, LaCommune, Ornans, TourDePeilz

Classé sous :politis

novembre 22, 2006 by Lyonel Kaufmann 3 commentaires

Clémentine Autain : nouvelle icône de gauche

Dans l’espace actuelle de la pré-campagne présidentielle, un nouveau visage est apparu issu de la gauche anti-libérale soit essentiellement celle du non à la constitution européenne de 2005.

Son nom : Clémentine Autain.
Age : 33 ans
Ses faits d’armes : sa militance féministe, sa campagne de 2001 contre Françoise de Panafieu et ses fonctions de responsables de la jeunesse comme adjointe au maire de Paris, Bertrand Delanoé.
Sa place dans la campagne présidentielle : milite pour une candidature unique de la gauche anti-libérale et vient de poser sa candidature à cette candidature unique face à José Bové et Marie-George Buffet (PC).
Sa couverture médiatique : apparaît régulièrement sur i-Téle, son blog, un interview sur Politc’Show :


TIC et Resto #1 > Clémentine Autain
envoyé par politicshow

L’Arlette Laguiller du XXIe siècle ? Un profil à la Ségolène Royal pour la gauche anti-libérale?
En tout cas, comme Ségolène Royal relativement à ses contradicteurs internes, elle a pris de l’avance dans la présence médiatique et surtout relativement à l’internet. Elle incarne une autre face de la modernité de la gauche. Fraîcheur garantie…

Classé sous :politis

  • « Aller à la page précédente
  • Page 1
  • Pages provisoires omises …
  • Page 262
  • Page 263
  • Page 264
  • Page 265
  • Page 266
  • Pages provisoires omises …
  • Page 290
  • Aller à la page suivante »

Barre latérale principale

Articles récents

  • IA : intelligence austéritaire | Dans les algorithmes
  • Partisanerie et polarisation sociale au Mexique | Le Devoir
  • “Séisme” aux Pays-Bas : l’extrême droite arrive en tête des législatives
  • ChatGPT: derrière l’exploit, des ouvriers du clic exposés à des récits de viol
  • Les rassemblements Trump sont aussi des bulles
  • Le bannissement de Trump sur Twitter montre où se trouve le pouvoir maintenant – The New York Times
  • Les tweets de Trump n’ont jamais été que des tweets
  • Mauro Poggia: «Comment Pierre Maudet pouvait-il continuer à diriger des gens qui disent avoir peur de lui?» – L’Affranchi
  • Les premières nominations de Biden promettent une administration à l’opposé de celle de Trump
  • Donald Trump ou la haine des classes moyennes

Abonnez-vous à ce blog par e-mail.

Saisissez votre adresse e-mail pour vous abonner à ce blog et recevoir une notification de chaque nouvel article par e-mail.

*boéland : surnom donné aux habitants de La Tour-de-Peilz

Crédit image (fond)

Image parEak K. de Pixabay

Copyright © 2025 · Kickstart Pro on Genesis Framework · WordPress · Se connecter