… comme cela ce serait bien :
Quel lapin sortira-t-il du chapeau électoral vaudois?
Le dernier week-end pointe le bout de son nez. La tension monte après une campagne fortement aseptisée, n’aurait été la polémique de ces jours derniers relativement à la candidature féminine de Jacqueline de Quattro. Quelle sera la bonne formule du Sport-Toto ? Le temps des stratèges des journées électorales est venu. Que disent nos pythies locales ? En ce domaine, deux lausannois sont généralement courus : Daniel Brélaz et Marcel Cohen Dumani. Je vous laisse allez à leur rencontre ce dimanche sur la place du Château et à l’ancienne académie de Chimie. Pas besoin de vous présenter Daniel Brélaz et vous aurez vite fait de repérer, le cas échéant, la faconde de Marcel Cohen Dumani que j’ai eu le temps d’apprécier du temps de l’ « Appel pour une constitution qui ait du souffle ».
Photo du site « Appel pour une constitution qui ait du souffle »
Site et portrait de Marcel Cohen Dumani :
http://appel-vaud.ch/membres/liste/home-mbr/mcd.htm
Pour ma part, n’ayant peur de pas grand chose. Candidat à rien lors de cette élection et heureux ainsi, mais sans pour autant prétendre vouloir rivaliser avec ces deux pythies officielles, j’y vais. Je me lance aussi. Just for the fun.
D’abord pas trop de risques : les candidat-e-s sortant passeront le premier tour en tête. Dans l’ordre : Pascal Broulis, Pierre-Yves Maillard, Jean-Claude Mermoud, Anne-Catherine Lyon et François Marthaler. Après c’est encore actuellement pour moi la bouteille à encre. Les plus exposés auront été Jacqueline de Quattro et Philippe Martinet (affaire de la Coop, polémique sur l’OPTI), mais tant Philippe Leuba que Joseph Zisyadis ont des passés de diviseurs faisant figure d’épouvantail. Par ailleurs, la campagne de dénigrement de Jacqueline de Quattro peut autant jouer en sa faveur qu’en sa défaveur —sans parler de l’inconnue du pourcentage des gens qui ont déjà voté depuis un certain temps déjà. L’impact de cette dernière semaine de campagne —dans un sens comme dans l’autre— se poursuivra au deuxième tour ou dans les marmites d’Etat-majors de dimanche soir. La nuit promet d’être longue.
Y aura-t-il des élus au premier tour ? Peut-être. Les candidats : Pascal Broulis, Pierre-Yves Maillard, Jean-Claude Mermoud.
Quel impact pourrait jouer l’élection au premier tour d’un ou plusieurs candidats ? Là, c’est plus compliqué, car cela dépend en premier lieu de qui passerait la rampe.
A gauche, il serait délicat de perdre une locomotive de l’envergure de Pierre-Yves Maillard pour le deuxième tour. Donc pour la gauche, l’idéal consisterait que Pierre-Yves Maillard se retrouve tout près de la majorité absolue, mais une élection au premier tour d’un élu de gauche serait une première au fort symbole.
A droite, c’est l’inconnue Jean-Claude Mermoud qui va peser. Que fera la droite si Jean-Claude Mermoud est élu au premier tour et que l’UDC devienne, par exemple, le premier parti de la droite au Grand Conseil ? La logique voudrait que l’UDC présente un nouveau candidat (désolé ce serait un mec) pour que son électorat se mobilise au deuxième tour. Si Jean-Claude Mermoud est élu, Pascal Broulis le sera également. Donc la droite partira avec un ticket à trois (UDC – PRD – Libéral). Mais les tensions seront fortes. Quid aussi si un-e des deux nouveaux candidat-e-s est décroché-e ? Le ticket initial à quatre pourrait se révéler au final une très mauvaise idée, paradoxalement avec deux élus au premier tour. Ce ticket à quatre n’est intéressant que s’il permet un tir groupé (en tête) des quatre candidat-e-s et qu’aucun d’eux (ou alors le seul Pascal Broulis) n’est élu au premier tour.
Retournons à gauche pour conclure. Quel ticket au deuxième tour ? Aurons-nous enfin une liste d’union? Je n’en suis pas du tout sûr. Mais pourquoi? Je pars des principes suivants :
– il n’y aura pas d’écart suffisamment significatif entre Joseph Zisyadis et Philippe Martinet;
– il n’y aura pas d’écart significatif entre les quatre candidat-e-s qui ne sont pas conseillers d’Etat actuellement;
– ou même un-e candidat-e de la droite figurera même après le dernier candidat de la gauche et des Verts;
Dès lors, ni les Verts, ni A gauche toute ! ne voudront lâcher. D’autant que le temps de la prise de décision sera trop court. Donc la gauche repartira avec deux listes. Cette situation, paradoxalement, n’est pas forcément catastrophique. Elle pourrait même déboucher sur un 3 – 2 – 2 pour la gauche et les Verts au Conseil d’Etat suivant les résultats de la droite au premier tour du Conseil d’Etat. Tout le monde sait que la dynamique mise en place au premier tour se confirme et se renforce au deuxième.
Et la suite se révélera compliquée avec un Grand Conseil à majorité de droite et des Verts qui se poseront en arbitres et en faiseur de majorité au coup par coup pour contrebalancer la trop forte majorité issue des urnes pour le Conseil d’Etat. Sans parler de la totale recomposition (ou décomposition, c’est selon) de la droite dans cette hypothèse.
D’une campagne terne pourraient sortir alors des résultats « explosifs ».
Mais bien évidemment, dimanche soir sera un autre soir. Nous aurons l’occasion d’en reparler. Sûr !
Femmes et politique : que la route est longue!
– Femme, gauche et politique
– Abstentionniste = femme confédérée et urbaine de 20-30 ans
Pour ne pas (trop) sombrer dans le désespoir, j’y ajoute
– Commander in chief : un modèle au féminin
J’y ajouterai quelques commentaires à la suite des propos récents d’Yvette Jaggi sur Jacqueline de Quattro.
Premièrement, je trouve que ceux-ci sont extrêmement dommageables. En effet, en tant que président de section, je rencontre beaucoup de difficulté à faire émerger les candidatures et vocations féminines, ne serait-ce qu’au conseil communal. De tels propos —ainsi qu’une telle manière d’envisager le débat politique— sont entièrement contre-productifs et sapent le travail entrepris pour rééquilibrer le rapport hommes/femmes dans les instances politiques.
En tant que socialiste, je le regrette d’autant plus qu’ils jettent tout un pan d’ombre sur le travail entrepris notamment lors de ces élections pour promouvoir des candidatures féminines sur nos listes. On en vient ainsi à oublier que les listes du parti socialiste sont celles qui comportent la proportion la plus forte de candidatures féminines et que celles-ci ne sont absolument pas des candidatures alibis pour faire juste «joli».
Deuxièmement, tout candidat-e mérite le respect relativement à sa personne, y compris les candidat-e-s aux exécutifs. Or, tel n’a pas été le cas en l’occurrence. Je n’adhère pas au programme politique de Jacqueline de Quattro, mais son parcours de femme mérite nettement mieux que la teneur des propos tenus par Yvette Jaggi. D’autant que son parcours est celui de beaucoup de femmes de gauche, de droite, du centre ou d’ailleurs. Une nouvelle fois, beaucoup peuvent se sentir blessées et connaître un sentiment de rejet à l’égard de la chose publique. Bel auto-goal !
Troisièmement, il est probable que l’objectif d’Yvette Jaggi consiste à l’obtention d’une majorité de gauche au Conseil d’Etat vaudois. Personnellement, cet objectif est également le mien. Mais pas de cette manière, car si cet objectif est atteint désormais en recalant Jacqueline de Quattro, celui-ci sera tâché et souillé par le procédé utilisé ici. Le doute existera toujours sur les éléments déterminants ayant permis une telle victoire et nos propres mérites passeront alors au second plan devant l’effet des petites phrases assassines prononcées. Ceci sans aucun bénéfice pour que la situation des femmes en politique en soit améliorée.
Quatrièmement, la situation de Jacquelin de Quattro trouve un écho dans celle que connaît Ségolène Royal. En effet, les mêmes types de critiques sont adressées relativement à ses compétences ou connaissances tel l’épisode des sous-marins nucléaires. Sur ce point, il n’y a pas de clivage gauche-droite.
Enfin, je reste persuadé qu’à l’instar des pays nordiques, les choses ne pourront évoluer qu’en empoignant la question de la nécessaire place des femmes en poltique au travers d’une politique des quotas. Ne serait-ce qu’au moyen d’une démarche limitée dans le temps.
Dominique Voynet à 60% !
Bon juste derrière à 56%, je trouve Ségolène Royal, l’honneur est sauf, et Leila Bouachera dont le modèle politique est Mendès-France (bien!).
De toute manière, mon précepte que la femme est l’avenir de la politique se trouve confirmé. Tant mieux.
Encore mieux, Jean-Marie le Pen (12%) figure en toute queue de liste juste après Arlette Laguiller (20%) et Olivier Besancenot (24%). Ca tombe bien j’ai jamais été trop copain avec les trotkistes ! Puis cela tendrait à prouver que les extrêmes se rejoignent. Bon ça me fait quand même mal de penser que Jean-Marie Le Pen partage 12% des mêmes idées que moi ! brrrr…
Et vous ? Quel profil de candidat-e correspond le mieux au vôtre ? Dites-le ! Chiche…
PS : pas de faux espoir néanmoins, c’est pas pour autant que je voterai Philippe Martinet. Même en me bouchant le nez et en fermant les yeux. Deuxième tour compris.
François Bayrou en mère Denis
Elle est d’un degré de réflexion politique proche du zéro absolu, focalisée uniquement sur qui sera ou non présent au second tour.Le pire? c’est qu’à l’heure actuelle, on ne connaît même pas le nom des finalistes issus des présélections du jury des 500 signatures et que tout tendrait à prouver que le marché électoral soit proche de la pénurie de produits à présenter sur les étals.
Ainsi, il se pourrait même en définitive que la gauche de la gauche —après s’être écharpée pour ne pas partir unie— ne présente qu’une seule candidate, oh ironie de l’histoire !, Marie-Georges Buffet. Voyez le topo.
Et fini le conflit gauche/droite, la séparation du monde serait désormais articulée autour des polarités hommes/femmes avec d’un côté Marie-Georges Buffet, Ségolène Royal et Dominique Voynet (j’ai bien failli l’oublier!) et de l’autre François Bayrou, Nicolas Sarkozy et Jean-Marie Le Pen. Cocasse. Ah! c’est toujours gauche/droite?
De plus, trois à quatre sondages à intervalle de deux à trois jours finissent par achever le brouet informe que l’on nous sert.
Je constate aussi ces fameux effets de la concurrence monopolistique relativement à ces mêmes instituts de sondage. Pas trop de risques, un alignement l’un sur l’autre et, si jamais une fois, les tendances étaient légèrement différentes de celles de son voisin, on corrige lors du sondage suivant.
Sans parler des variations d’un sondage à l’autre. Avez-vous remarqué que généralement la différence reste dans la fourchette de la marge d’erreur (2,5 à 3%)? Et que je te propose ma salade Nicolas Sarkozy à 31% un jour et qu’au marché suivant je te la propose à 28.5% ! Ma chicorée Ségolène Royal, variété concurrente de la scarole Nicolas Sarkozy, je te la négocie entre 25 et 28% (sans matière grasse?). Dingue non?

La campage de François Bayrou en 2017 !
Une autre analogie des instituts de sondage peut être trouvée dans les mécanismes boursiers. Tel est le cas du produit boursier Bayrou. C’est un produit spéculatif, mais du type ancien appelé en son temps « junk bonds ». Oui, vous savez, ces titres qui permettaient de faire main basse à bon prix sur une grande entreprise pour la vendre après bonne pièce après bonne pièce au plus offrant. Les sommes récoltées sur les reventes servaient ensuite à rembourser les « junk bonds » et à faire du bénéf (malin non?). Des obligations pourries en français ou comment faire du neuf avec du vieux. Ici vous avez un vieux produit du terroir, de l’époque de la Mère Denis, catho de chez catho et rillettes de chez rillettes (mais pas des Bordeau Chesnel, hein, du terroir bien profond*). Comme tout produit spéculatif, on le joue à la hausse. Mais il y aura bien, à un moment ou à un autre, éclatement de la bulle et prise de bénéfices. Mais par qui? A qui profitera la vente par appartements?

Là je vous laisse trouver le rapport
a) avec la mère Denis
b) François Bayrou et Ségolène Royal
c) avec la mère Denis et François Bayrou
Il y en a, je vous assure !
Voyez, même moi, je m’y mets. Je vous parle de tout sauf du programme des candidat-e-s ou des enjeux véritables qui attendent le/la prochain-e président-e de la France. Lamentable.
Quoique… La saturation des sondages est tellement prégnante que les candidat-e-s plutôt que d’avoir l’oeil rivé sur leur baromètre pourraient enfin choisir de faire de la politique. Tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir.
* François Bayrou ou l’éloge de la ringardocratie :
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