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Présidentielles françaises : le tournant?

Quel est-il ou plutôt quels sont-ils?
En premier lieu, la bulle spéculative Bayrou se dégonfle déjà —ainsi que je l’avais prédit. Un indice? Le journal Le Monde (Sondage: les intentions de vote) regroupe sur son site et sur une page l’état des derniers sondages des instituts du même nom. Même s’il est nécessaire de prendre avec toutes les réserves d’usage les sondages en général, la baisse des actions « Bayrou » s’explique par un faisceau de facteurs concordants. Malgré sa percée dans les sondages, François Bayrou n’a attiré que des seconds, voire des troisièmes, couteaux pour constituer les bases de sa nouvelle majorité. Pire, le verrou s’est largement mis en place tant à gauche qu’à droite. Ainsi, Jean-Louis Borloo, après quelques valse-hésitations, vient d’annoncer son ralliement à Nicolas Sarkozy. A droite, après Dominique Strauss-Kahn, c’est Jacques Delors qui vient de fermer la porte en des termes bien choisis et rapportés par le journal Le Monde:
L’ancien président de la Commission européenne, s’il n’a pas prononcé le nom de Mme Royal, lui a cependant bien renvoyé l’ascenseur. Présentant un rapport sur La Nouvelle Europe sociale, qu’il cosigne avec le président du PSE, Poul Nyrup Rasmussen, il glisse au détour d’une phrase : » Delors âgé a ajouté sa signature parce que le Delors jeune, Bayrou le cherche encore et ne l’a pas trouvé. « C’est dit. Pour M. Delors, il n’y a pas besoin d’insister. L’ouverture centriste n’existe pas.
Désormais ce pari se transforme en chimère. Plus grave encore, le discours de François Bayrou tourne en rond. Sa faiblesse programmatique l’oblige à accentuer de plus en plus à jouer la partition « anti-système » et à forcer de plus en plus le trait à l’égard tant de Nicolas Sarkozy que de Ségolène Royal. Plus il jouera cette partition, plus il se marginalisera pour jouer le rôle d’un Jean-Marie Le Pen bis. Sûr que cela lui permettra d’exister médiatiquement, mais cela ne mettra pas en lumière des propositions ou des thèmes dont de toute façon sa besace ne contient pas. De plus en plus, François Bayrou sera poussé à la périphérie de la présidentielle.
La troisième raison a l’éclatement de la bulle spéculative Bayrou réside dans le fait que l’écart tant au premier qu’au deuxième tour se resserre dans les sondages entre Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal. A ce stade qu’importe de savoir si ses sondages reflètent la réalité, car c’est le dernier argument de François Bayrou qui s’évanouit avec eux : le fait qu’il serait le seul à pouvoir battre Nicolas Sarkzy au deuxième tour.
Reste à savoir si la baisse dans les sondages se traduira par un inversement de courbe entre les pourcentages de François Bayrou et de Jean-Marie Le Pen. L’original étant généralement préféré à la copie, le réveil risque bien d’être douloureux.
En second lieu, à l’avis de tempête à l’horizon François Bayrou, correspond la montée en puissance de Ségolène Royal. Très clairement depuis la fin de semaine passée, elle a repris l’offensive et le débat s’articule autour de ses propositions. La publication de «Maintenant» renforce encore ce trend puisque même les indiscrétions sur le programme (creux) de Nicolas Sarkozy n’arrivent pas à éclipser Ségolène Royal de la place centrale et comme le dit François Brutsch :
«Si j’avais des états d’âme sur ma candidate favorite à la présidentielle française, la page d’extraits de son livre Maintenant publiée par Le Monde me donnerait des occasions de me remobiliser.» (Un swissroll)
Entre des candidats anti-système et un autre candidat qui incarne la faillite de l’actuel, Ségolène Royal apparaît de plus en plus comme la personne incarnant la réforme du système. Tout en regardant les citoyen-ne-s, la France et l’Europe droit dans les yeux : « Je suis une européenne résolue. Je suis partisane d’une France ouverte au monde, internationaliste et généreuse, et je considère que la nation a un autre nom qui est celui de la République » (interview accordé à Libération, 28 mars 2007)
Troisième tournant de la campagne, la stagnation, voire l’effritement du candidat Nicolas Sarkozy. D’une part, rien n’illustre actuellement mieux la faiblesse de son bilan et l’échec de la politique sécuritaire de Nicolas Sarkozy que les échaffourées à la Gare du Nord entre les forces de l’ordre et les voyageurs. Comme l’indique Sébastian Roché, directeur de recherche au CNRS, interrogé par le journal Le Monde :
La France est-elle le seul pays européen où ces incidents interviennent souvent ?
Nous manquons d’études. Mais, quand je rencontre des responsables policiers d’autres pays, ils sont toujours stupéfaits d’apprendre que des postes de police sont attaqués en France – rarement, mais cela arrive. Les enquêtes d’opinion sur la perception de la police en Europe montrent que les pays où les critiques sont les plus vives sont les Etats où les forces de police sont les plus nombreuses. Comme si la police avait tendance à se tourner vers elle-même et à ne considérer que ses propres critères d’évaluation. Comme si elle oubliait les usagers. Comme si la police restait régalienne, au service du « roi » plus que du public.
Alors que certains sondages indiquent déjà un effritement du présidentiable Nicolas Sarkozy dès le premier tour, ce dernier se trouvera de plus en plus pris en tenaille entre d’un côté les candidats anti-système que sont Jean-Marie Le Pen et François Bayrou et, de l’autre, la candidature de Ségolène Royal. L’entrée de campagne de Nicolas Sarkozy tend désormais à ressembler à l’entrée de campagne de Lionel Jospin. Au lieu de prendre son envol avec sa démission du Ministère de l’intérieur, sa campagne pique du nez. Avec Nicolas Sarkozy, n’y aurait-il pas de deuxième souffle?
Par ailleurs, plus la campagne avancera et plus Nicolas Sarkozy devra assumer le non-bilan de Jacques Chirac et de son gouvernement. Comme par exemple la gestion des sans-papiers qui est, comme par hasard, également revenue sur le devant de la scène cette semaine.
En dernier lieu, tant les échauffourées à la Gare du Nord que la question des sans-papier marquent aussi un nouveau tournant dont il est difficile de prédire l’issue. Si Ségolène Royal incarne de plus en plus le projet républicain et les leçons de Mai 68
«Je ne suis pas une soixante-huitarde mais je ne partage pas le procès fait à Mai-68. François Mitterrand a eu ces mots très justes : « Si la jeunesse n’a pas toujours raison, la société qui la méconnaît et qui la frappe a toujours tort. » Il faut se souvenir de l’ordre moral et patronal qui régnait alors, du carcan dans lequel la société se sentait à l’étroit. […] Il fut enfin, ce mois de ma
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cet émoi de mai, un moment d’imagination politique dont je ne connais pas tellement d’autres exemples dans l’histoire récente de France. Les conservateurs, eux, en ont gardé un souvenir épouvanté. Pour des raisons exactement opposées.» (Le Monde)
qui de Nicolas Sarkozy ou Jean-Marie Le Pen empochera le vote conservateur des épouvantés?
De toute façon, il souffle depuis quelques jours un vent délétère
«dans lequel la « fermeté » revendiquée par Nicolas Sarkozy pendant quatre ans au ministère de l’intérieur est ressentie, de plus en plus fréquemment, comme une brutalité révoltante.
Chacun se souvient que la campagne présidentielle de 2002 s’était jouée, pour une bonne part, sur le thème de l’insécurité et sur l’exploitation de quelques faits divers inquiétants. Chacun devrait se rappeler, aujourd’hui, qu’en ouvrant délibérément cette boîte de Pandore, Jacques Chirac avait, alors, nourri le vote en faveur du Front national. Chacun devrait donc comprendre qu’il est dangereux de surfer ainsi sur la peur, sauf à jouer les pompiers pyromanes.» (éditorial du 28.03.2007 du journal Le Monde)
Suivant l’évolution de la situation sociale en France ces prochaines semaines, un deuxième tour Ségolène Royal – Jean-Marie Le Pen n’est pas qu’une pure vue de l’esprit.
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Toutes et tous derrière Joseph Zisyadis
Marianne Huguenin, Michel Béguelin, Luc Recordon et Eric Voruz disent les raisons pour lesquelles Joseph Zisyadis doit être élu dimanche prochain. Qu’on se le dise !
Ainsi parlait l’Alliance du centre
Bonne route Jérôme.
Le Parlement vaudois comptera un groupe politique de plus lors de la législature 2007-2012: l’Alliance du Centre constituée de trois élus du Parti Démocrate-Chrétien (PDC), d’un élu de l’Union Démocratique Fédérale (UDF) et d’un élu Riviera Libre. Cela permettra ainsi aux membres de ces formations politiques d’avoir une présence dans les commissions, présence sans laquelle les parlementaires n’ont que très peu d’influence sur les décisions prises par le Grand Conseil.
[…]
Pour faire entendre ses propositions, l’Alliance du Centre cherchera des appuis auprès d’élus situés autant à gauche qu’à droite de l’hémicycle. Elle privilégiera l’écoute et la concertation dans le but d’arriver à des décisions consensuelles dans l’intérêt des citoyennes et citoyens vaudois.
Source : Riviera Libre
Mise à jour (28 mars 2007)
Dans 24Heures du 28 mars, Jérôme Christen commente de la manière suivante son choix:

© 24Heures
«J’ai fait le choix de la raison plutôt que celui du coeur.»
Vote different
A dix mois des primaires, Hillary Clinton et Barack Obama évitent les affrontements directs. Leurs partisans ont moins de retenue. La coqueluche de l’Internet est actuellement un clip vidéo qui représente Hillary Clinton sous les traits d’un Big Brother orwellien. En quelques jours, 2,65 millions de personnes ont vu cette séquence d’une minute dans laquelle l’effigie de l’ex-première dame explose sous l’attaque d’une jeune athlète révolutionnaire. Il est intitulé Votez différent et signé du site Internet barackobama.com.
Source : Le Monde