Je suis frappé par l’impossibilité des médias, des commentateurs et même probablement du public à envisager un instant que tant Nicolas Sarkozy que Carla Bruni aient fait un mariage d’amour. Comment l’expliquer? Rubrique «Décodage à quatre sous».
Le premier élément explicatif ressort, à mon avis, de la démarche médiatique du président Sarkozy. Il est le président de l’hypermédiatique. La gesticulation dans les médias incarne l’action; elle est l’action. Après huit mois, l’ensemble du spectre politique, médiatique et public a intégré cet élément essentiel de la politique sarkozienne, déjà à l’oeuvre lorsqu’il était ministre. Dès lors, sa relation avec Carla Bruni, son mariage ne peuvent être autre chose —pour les médias, les commentateurs et le public— qu’un nouvel élément de sa présidence hypermédiatique. Impossible de le lire comme l’expression d’un homme fraîchement et passionnément amoureux. Pour les médias, il ne peut être amoureux que de ce que représente Carla Bruni en terme d’image : le monde bling bling. D’ailleurs, le président Nicolas Sarkozy peut-il être amoureux?
Un deuxième élément explicatif ressort à mon avis de la situation économique et sociale de la France. Là, j’aurais tendance à dire que, dans la situation économique et sociale de la France actuelle, l’éventualité d’un président amoureux est insupportable au commun des mortels : comment alors qu’il a été élu pour améliorer notre pouvoir d’achat, nous donner du travail, Nicolas Sarkozy peut-il «perdre» son temps à être amoureux? Cette éventualité est donc tellement insupportable qu’elle est niée et fait l’objet d’un rejet de nature oedipienne: Papa ne peut pas coucher avec belle-maman! D’autant que les Français fraîchement séparés de leurs parents espèrent encore voir ceux-ci réconciliés. La relation entre Nicolas et Carla ne peut donc être qu’une passade, une bravache, mais pas l’expression d’une passion et d’un amour, voire quasiment l’effet d’un coup de foudre.
Le troisième élément explicatif tient dans la personnalité et la construction médiatique de Carla Bruni elle-même. Son parcours amoureux ne semble pas parler en sa faveur. Ce ne saurait être qu’une Odette qui aurait trouvé son Swann. J’y décèle aussi une forme de misogynie latente : il n’est pas envisageable qu’un ex-mannequin reconvertie chanteuse puisse devenir la femme du président. Elle est forcément condamnée au people ou à un rôle de courtisane d’alcôve, coincée dans l’agenda entre deux avions et sorties médiatiques de son hyperprésident d’amant.
Pourtant l’accumulation de contre-performances médiatiques ou autres depuis la publication de cette relation rend l’hypothèse du mariage d’amour la plus plausible en définitive. Même si l’amour tant chez le président que Carla Bruni prend généralement des formes particulières. Celles-ci pourraient réconcilier d’ailleurs et à terme Nicolas Sarlozy avec les pratiques amoureuses de ses prédécesseurs. Et peut-être même, qui sait, le réconcilier avec les Français!
En lien avec ce mariage, je vous recommande la lecture essentielle d’un seul billet, celui d’André Gunthert, La photo de mariage.
Podcast Politis #1 : Campagne USA2008
Mon premier podcast de politis.ch est consacré à deux aspects de la campagne des primaires américaines.
En premier lieu, la situation de chacun des deux camps où deux seuls candidats restent de fait en course n’est pas sans faire référence à ce qu’on appelle en terme d’économie politique la concurrence monopolistique. J’en explique le pourquoi.
Deuxièmement, l’augmentation de la participation des jeunes aux primaires américaines est une des surprises de la campagne. Quels liens avec l’utilisation des média du web par les candidat-e-s?
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Ce premier podcast est agrémenté par Peter Cincotti et sa chanson Goodbye Philadelphia. Peter Cincotti a un petit côté Billy Joel revitaminé pour ce début de XXIe siècle. La chanson elle nous ramène à un souvenir de Bruce Springsteen, mâtiné de Tom Hanks dans Philadelphia.
«Yes We Can» : la chanson pro-Obama
Twitter du 2008-02-02
Décodage du rapport annuel de l'ORPC Riviera
Ce jeudi en fin de journée, à l’occasion de son 10e anniversaire, l’ORPC Riviera [Offfice Régional de Protection Civile du District de Vevey] réunissait une belle brochette de personnalités politiques régionales et cantonales ainsi que les principaux acteurs de la sécurité civile (Protection civile, Samaritains, Pompiers, Policiers, Sauvatage, …) actifs sur le canton de Vaud.
Pour ma part, c’était ma deuxième participation à ce rendez-vous annuel. En 2007, j’endossais mon habit de président du Conseil communal boéland. En 2008, j’y participais dans mes nouveaux habits de municipal en charge du dicastère de la Sécurité. Lors de ces deux occasions, je me dois de souligner la qualité exceptionnelle de l’organisation et les propos toujours empreints de sérieux, émouvants lorsqu’il s’agit de rendre hommage aux personnes quittant l’organisation et pimentés d’une pointe d’humour bienvenue de Pierre-Alain Masson, responsable oh combien précieux de notre organisation régionale. Encore une fois, merci, Pierre-Alain.
Dans le contexte actuel d’une nouvelle réforme de l’organisation et des structures de la Protection civile de ce canton, les interventions des trois orateurs prenaient une coloration toute particulière. En tout cas pour les initiés du dossier puisque les propos de chacun d’entre eux étaient plus ou moins codés. Décodage.Read More