Moi aussi j’ai ma phase «retour en marche arrière». J’ai remonté mon tourne-disque, ouvert l’armoire aux 33tours, sorti Rod Stewart, Styx, Stevie Winwoods, Fleetwood Mac, Average White Band et Sea Level. Effet de l’âge? volonté de remonter le temps alors que celui devant moi diminue inéxorablement? être et avoir été? je ne le sais. Toujours est-il que c’est agréable de retrouver mon adolescence et mes 15-17 ans. Mais cela n’a de valeur que parce que je mesure le chemin parcouru et l’évolution qu’a connue autant ma personne que la production musicale. Bien sûr je peux songer à un «revival» permanent, mais il ne saurait répondre à mes défis d’ajourd’hui et à ceux du monde musical. Me contenter de me passer et repasser ces disques ne ferait que de me plonger dans une douce torpeur, certes agréable, mais illusoire. Ce qui ne veut pas dire qu’aujourd’hui est meilleur que hier, mais que pour répondre aux questions d’aujourd’hui, il ne sert à rien de mimer les réponses d’hier : le 33tours n’est pas la réponse pour les maisons du disque à la dématérialisation de la musique et à la crise de l’industrie musicale. Le 33tours est un marché de niche, répondant à des nostalgiques ou à des besoins spécifiques, mais il n’est pas généralisable à l’ensemble des consommateurs de musique.
Pas plus que la réforme des programmes du primaire français annoncée à Perigueux par Nicolas Sarkozy et développée par Xavier Darcos, son ministre de l’éducation, se proposant in fine de revenir à l’école primaire du XIXe siècle de Jules Ferry ou que l’initiative vaudoise pour enclencher la marche arrière scolaire et figer l’école vaudoise dans le formol du siècle passé ne sont LA réponse d’aujourd’hui aux défis qui attendent demain notre société et notre jeunesse. C’est les plonger, nous plonger, dans cette trompeuse torpeur, c’est mimer un temps qui ne peut pas revenir. C’est enclencher la marche arrière qui fera que nous serons écrasés par le passé plutôt que de tirer les leçons du passé pour construire les outils qui, aujourd’hui, nous aiderons à construire notre monde de demain.
Nouveau Musée Cantonal des Beaux-Arts : visite virtuelle
La visite virtuelle du projet d’un Nouveau Musée Cantonal des Beaux-Arts à Lausanne:
Le site officiel : Projet de nouveau Musée des Beaux-Arts
Le débat organisé par A Gauche toute! (mercredi 20 février à 20h15, Maison du peuple, Pl. Chauderon): Pour ou contre le Musée cantonal des beaux-arts à Bellerive ?
Pour Nicolas Sarkozy, chaque écolier devra connaître une victime de la Shoah
La dépêche de l’AFP:
Sarkozy: à chaque enfant de CM2, la mémoire d’un enfant victime de la Shoah
Le président Nicolas Sarkozy a annoncé mercredi qu’il voulait qu’à partir de la rentrée scolaire 2008 chaque élève de la classe primaire de CM2 se voie « confier la mémoire » d’un enfant français victime de la Shoah, mercredi lors du dîner annuel du Conseil représentatif des institutions juives de france (CRIF).
« J’ai demandé au gouvernement, et plus particulièrement au ministre de l’Education nationale, Xavier Darcos, de faire en sorte que, chaque année, à partir de la rentrée scolaire 2008, tous les enfants de CM2 se voient confier la mémoire d’un des 11.000 enfants français victimes de la Shoah », a déclaré M. Sarkozy.
« Les enfants de CM2 devront connaître le nom et l’existence d’un enfant mort dans la Shoah. Rien n’est plus intime que le nom et le prénom d’une personne. Rien n’est plus émouvant pour un enfant que l’histoire d’un enfant de son âge, qui avait les mêmes jeux, les mêmes joies et les mêmes espérances que lui », a-t-il ajouté.[…]
Source : Dépêches de l’Education
Cette dérive dans l’utilisation sarkozienne du mémoriel est des plus inquiétantes. Ainsi, la démarche n’a rien ni d’une démarche historique, ni d’une démarche de compréhension du monde et des atrocités engendrées par l’espèce humaine au XXe siècle. Elle prend en otage tant les enseignants que les enfants et leurs parents. Au regard des stades du développement de l’enfant, elle me parait tout autant criminelle et productrice d’inévitables traumas psycho-affectifs. Enfin, elle reprend les procédés des régimes totalitaires qu’elle serait censée combattre. Elle n’est qu’endoctrinement. Et j’y vois quelque ressemblance avec la construction des enfants martyrs, prêts à se faire sauter une clé du paradis en plastique autour du cou.
Enseigner la folie génocidaire du vingtième siècle et plus particulièrement le génocide des Juifs lors de la Deuxième Guerre mondiale nécessite une toute autre approche si l’on désire sortir du «plus jamais ça» et de la compassion mémorielle. Ainsi, enseigner la Shoah à l’école, c’est
– ne pas être uniquement dans les bons sentiments en écrasant la sensibilité des enfants par l’émotion omniprésente;
– ne pas construire les citoyens de demain sur la pitié ou l’émotion brandie comme seul exercice de l’intelligence.
Un livre en explique le pourquoi et permet de mieux comprendre pourquoi la Shoah est devoir d’histoire et non de mémoire: Georges Bensoussan, Auschwitz en héritage? D’un bon usage de la mémoire, Mille et une nuit, 1998, 3,50 Euros
PS : il est pour le moins étrange que Carla Bruni fasse une comparaison polémique en traitant le Nouvel Obs de presse collaborationniste et qu’un jour après les propos tenus par Nicolas Sarkozy relativement à l’enseignement de la Shoah au primaire s’étalent à la une des médias. Peut-être se sont-ils consultés par SMS?
USA2008 : Hillary au bout du suspense
Hillary Clinton : «Donnez-nous cette Nation à guérir»
Un discours de présidente des Etats-Unis. Incontestablement dans la teneur. La candidate des gens modestes aussi. Elle gagne mon vote par son programme.
En une minute vingt, Hillary Clinton se pose au-dessus de la mêlée. Là, je suis impressionné. La mise en scène est parfaite. Ses partisans sont tenus à (légère) distance. Elle est visuellement la présidente plus que la candidate comme Barack Obama l’avait été dans son discours de l’Iowa.
Son calme est tout présidentiel. Dans la tourmente économique que connaît l’Amérique, elle rassure. Son discours la place en candidate du rassemblement: « Donnez nous cette Nation à guérir, ce monde à gouverner. Je sais que nous sommes prêts. »
Barack Obama : «Our time has come»
«C’est curieux cet effet “prêche”. Obama parle et les spectateurs reprennent: “Yes we can”» http://tinyurl.com/2q7yqd
Barack Obama est “collé » à ses partisans. Visuellement, il n’a pas pris la « distance présidentielle ». Il reste le candidat, il n’est pas LE président. Qui plus est on est au culte du dimanche, pas dans le bureau ovale.
D’autre part, Obama martèle depuis l’Iowa le même discours jusqu’à l’obsession. Vingt minutes de « change », « choice », « yes, we can », mais sans jamais indiquer concrètement ce qui changera et quels seront ces choix différents qu’il fera. En fait, seule sa personne incarne le changement ou le choix. C’est un discours d’évangéliste que je peine à distinguer de celui d’un candidat conservateur républicain!Read More
Le SuperTuesday via GoogleMaps et Twitter
Vous pouvez suivre en direct les résultats et les réactions relativement au SuperTuesday à l’aide de la carte suivante de GoogleMaps en collaboration avec Twitter.
Via aussi : http://maps.google.com/decision2008
A noter que le wigdet paraît avoir de la peine à s’afficher sur le site. Il vaut mieux ouvrir la carte dans une fenêtre séparée. Ne serait-ce que pour voir la carte réagir en « live » au fur et à mesure de l’avancée du dépouillement et des réactions des internautes.