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Regard sur la politique par Lyonel Kaufmann, socialiste boéland*

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décembre 21, 2014 by Lyonel Kaufmann 1 commentaire

Réflexions sur la gauche, le travail et l’économie en mode digital

Au début des années 1990, de nombreux experts ont vu dans la création du Web l’acte de naissance d’une communauté virtuelle. Les ordinateurs en réseau rendaient possible le dépassement des frontières physiques et ouvraient une ère de communion électronique. Cette utopie à portée de main trouve son origine dans la contre-culture nord-américaine et plus particulièrement la culture hippie, mais elle se serait transformée pour finir par rallier les idées économiques les plus individualistes, les moins progressistes socialement. Reste à trouver notamment des réponses à ces nouvelles formes d’exploitation du travailleur-consommateur. 

Dans son ouvrage Aux sources de l’utopie numérique (C&F Editions, 2012), Fred Turner, professeur associé au département de Communication de l’Université de Stanford, revisite l’histoire des origines intellectuelles et sociales de l’internet en suivant le parcours de Stewart Brand, un « entrepreneur réticulaire » (p. 41). L’ouvrage s’ouvre sur une interrogation : 

comment se fait-il que le mot révolution soit sur toutes les bouches à l’évocation des technologies numériques alors qu’elles étaient le symbole d’un système inhumain qui a mis le monde au bord de l’apocalypse nucléaire ?

– via questionsdecommunication.revues.org

Pour y répondre, l’auteur s’attache à retracer les origines de l’utopie numérique dans la trajectoire de Stewart Brand, au croisement des mondes sociaux, des idéologies et des objets technologiques. Si tous les éléments de l’utopie numérique remontent pour Turner à la contre-culture développée par les hippies de la côte Ouest dans les années 60, 

Turner a finalement montré à quel point leur rêve s’était transformé pour finir par rallier les idées économiques les plus individualistes, les moins progressistes socialement, leur donnant dans les années 90 le vernis de coolitude New age qui leur manquait pour gagner les esprits.

– via Slate.fr
Cette utopie fonctionne encore en plein avec des services comme Uber ou Airbnb et est au centre de l’émergence de Google. Concernant Uber, voici le point de vue de Turner 

« Uber prétend appartenir à ce qu’on appelle l’“ économie du partage ”, le fait que les gens donnent une partie de leur temps et de leur vie personnelle pour le bien être d’autres gens.
Mais, dans les faits, Uber emprunte un élément de l’idéologie de la contreculture – l’idée d’une communauté de partage – pour monétiser la vie quotidienne et il le fait avec une puissance extraordinaire.
Il ne s’agit ni plus moins que d’une forme de capitalisme rampant qui s’immisce dans les parties les plus intimes de notre vie, sous le masque d’une culture alternative. »

– via Rue89

La même réponse aurait pu être formulée relativement au service Airbnb. Nous nous retrouvons en pleine utopie de la participation et qu’on ne jure que le « co » : économie collaborative, coworking, financement collaboratif ou participatif… et où les « utilisateurs » sont la nouvelle force de travail. Nous sommes désormais dans l’ère du « Digital labor » où nos moindre comportements sont exploités. Le consommateur et le travailleur ne font plus qu’un sans que le premier ne perçoive son aliénation :

Force est de reconnaître que les théoriciens de l’internet n’avaient pas anticipé ce processus de captation de valeur. Richard Barbrook, le théoricien de l’idéologie californienne dans son article The Hi-Tech Gift Economy (L’économie du don high-tech), en 1998, émettait l’hypothèse que l’internet relevait de l’économie du don et promettait de nous ramener aux sociétés prémodernes. Force est de constater qu’on en est revenu. Les situations d’exploitation algorithmique tout comme l’économie du partage nous en ont détournés. Désormais, comme l’explique le journaliste italien Carlo Formenti (Wikipédia, blog) dans Felici e sfruttati (Heureux et frustré), des entreprises captent cette valeur et mettent les utilisateurs dans la situation paradoxale d’être à la fois heureux et exploités. Car le paradoxe est bien là. Dans cette exploitation croissante du moindre comportement, l’utilisateur ne se sent ni aliéné, ni détaché de sa propre production, de sa communauté ou de sa sociabilité. Au contraire. Ces plateformes prédatrices sont la condition de son inscription.

– via InternetActu

C’est ainsi que

Chaque like que nous déposons sur Facebook mesure notre participation comme notre performance. Chaque like permet de construire une réputation, un capital social, mais aussi mesure notre parcipation sur ces plateformes. En fait, il suffit de saisir une recherche dans un moteur de recherche pour produire de la valeur pour lui, permettant d’améliorer son moteur et ses résultats. Le problème est que ce travail est un travail de « faible intensité » qui, pour cela, peine à être reconnu comme tel.

– via InternetActu

Un travail de faible intensité, mais générant des ressources financières et des profits non-négligeables. Ainsi en est-il pour Airbnb, société créée en 2008 :

En six ans, ce modèle économique a transformé une modeste start-up créée par des étudiants de San Francisco (lire les « Repères ») en une colossale machine à cash. Si Airbnb ne communique pas son chiffre d’affaires, des analystes l’ont estimé à plus de 700 millions d’euros en 2013. En avril dernier, le Wall Street Journal indiquait que le site avait réalisé une levée de fonds de plus de 330 millions d’euros, le valorisant ainsi à 7,3 milliards d’euros. Soit plus que certaines chaînes hôtelières internationales… alors même que les hôteliers dénoncent une concurrence déloyale.

– via www.la-croix.com

Une forme de concurrence considérée comme déloyale par les hôteliers et surtout une machine à contourner les lois fiscales nationales :

Selon les révélations de nos confrères de BFM Business, le site de location d’appartement Airbnb échapperait à l’impôt grâce à un « tour du monde » particulier de l’argent perçu. En effet, divers paradis fiscaux seraient mis à contribution pour que la startup américaine ne paye pas l’impôt dans le pays où la location s’est effectuée. Particulièrement en France.

– via pro.01net.com

Mais les conséquences de cette économie numérique ont également des conséquences non négligeables sur la vie de personnes bien réelles :

Pourtant, une enquête parue dans Le Temps du 14 novembre 2014 montrait – comme nous le subodorions – que le phénomène des locations d’appartements au travers de la plate-forme www.airbnb.com avait déjà atteint une ampleur non négligeable avec des conséquences directes sur le marché du logement. Ainsi, selon cette enquête sur la région de Genève il y a plus de 2000 offres de locations sur cette plate-forme. Chose particulière, près de 1000 logements étaient en mains d’opérateurs commerciaux. Ces 1000 logements sont donc sortis du marché local et inaccessibles à la population locale résidente. Ces logements représentent 0,44% du parc immobilier du canton de Genève. Leur remise sur le marché ferait plus que doubler les logements disponibles. En effet, au 1er juin 2014, le nombre de logements vacants était de 863 selon l’Office cantonal de la statistique.

– via www.carlosommaruga.ch

Comment finalement répondre à l’exploitation constante et à la monétarisation souterraine de nos moindres comportements ? Concernant la rémunération des internautes deux grandes options sont discutées. La première repose sur le modèle du micropaiement et du principe des royalties. Elle consiste à rémunérer l’usager quand on utilise ses données. La seconde option discutée et celle d’un revenu inconditionnel universel des internautes.
Concernant le livre de Turner, vous pouvez en lire le compte-rendu suivant : Samuel Goëta, « Fred Turner, Aux sources de l’utopie numérique. De la contre-culture à la cyberculture, Stewart Brand un homme d’influence », Questions de communication [En ligne], 23 | 2013, mis en ligne le 31 août 2015, consulté le 21 décembre 2014. URL : http://questionsdecommunication.revues.org/8619.

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décembre 14, 2014 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Bataille autour de la NZZ. Résurrection du journalisme politique | Béquilles

« Ce qui est en train de se passer autour de la NZZ est non seulement passionnant politiquement, c’est aussi une nouvelle au fond stupéfiante pour les médias: le journalisme politique qu’on disait mort il y a vingt ans connaît un regain de vitalitéspectaculaire tandis que le journalisme commercial, courant après les idées gadgétiques pour séduire les lecteurs, crève à petit feu. »

via Bataille autour de la NZZ. Résurrection du journalisme politique « Béquilles.

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octobre 11, 2014 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Cyrano !!! Supplémentaires les 17-18-19 octobre !!!

Superbe succès pour la Cie des Exilés et leur spectacle du 10e anniversaire, Cyrano de Bergerac, produit dans La Tour vagabonde à La Tour-de-Peilz. A voir absolument ou à revoir d’ici au 19 octobre à La Tour-de-Peilz.

Copyright © 2014 Les Exilés, All rights reserved.

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octobre 4, 2014 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

La Tour-de-Peilz : Cyrano de Bergerac et la Tour vagabonde

Pour fêter ses dix ans, la Compagnie des Exilés s’est lancée dans une aventure peu commune. Elle a choisi de monter Cyrano de Bergerac d’Edmond Rostand dans une réplique du fameux theatre anglais The Globe. C’est à voir jusqu’au 12 octobre à La Tour-de-Peilz. Dépêchez-vous !

DSC04988.JPG
Le montage de La Tour vagabonde

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Steve Riccard est Cyrano (ici avant de tailler sa barbe…)

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19 comédiens et la Tour vagabonde nous replongent au 17ème siècle.
Pour en savoir plus sur la Tour vagabonde et le spectacle, un article de Migros Magazine : La Tour à remonter le temps.
Pour réserver vos places : http://cyrano-de-bergerac.ch

Classé sous :politis Balisé avec :culture, La Tour-de-Peilz

septembre 19, 2014 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

L’aveu troublant des experts du FMI  |  Le blogue Économie de Gérald Fillion | Radio-Canada.ca

Incroyable cet aveu exprimé jeudi dernier par l’économiste en chef du FMI Olivier Blanchard et par Daniel Leigh, économiste également au Fonds monétaire international. En quelques mots, ils ont dit que les experts comme eux, qui orientent les grandes décisions mondiales en matière de finance, se sont trompés en misant à tout prix sur l’austérité dans le but de réduire le plus rapidement possible les dettes souveraines.

«En quelques mots et quelques chiffres, ils s’attendaient à ce que la réduction des dépenses publiques équivalentes, disons à 1 % du PIB, allait entraîner une réduction de l’activité économique de 0,5 point de pourcentage. Or, l’effet a été bien pire : réduction de l’activité de 0,9 à 1,7 point. L’erreur, c’est d’avoir appliqué un modèle qu’on connaît en période de croissance dite normale, alors que les pays visés par des mesures d’austérité étaient en pleine crise.»

Hausse d’impôts, compressions dans les programmes sociaux, suppressions d’emplois dans la fonction publique, quantité de mesures ont été mises en place de façon quasi dogmatique, plongeant encore davantage la Grèce, le Portugal, l’Espagne, l’Italie, l’Irlande et plusieurs autres pays dans une récession qui semble sans fond.
Pas de quoi cependant modifier le discours du FMI…
via L’aveu troublant des experts du FMI  |  Le blogue Économie de Gérald Fillion | Radio-Canada.ca.

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*boéland : surnom donné aux habitants de La Tour-de-Peilz

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