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Regard sur la politique par Lyonel Kaufmann, socialiste boéland*

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septembre 9, 2007 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Führer/Duce Blocherensis ?

Comment reconnaît-on ce qui lie le meneur au peuple comme à son ombre?

C’est évidemment le pouvoir. Le peuple l’a conquis et le détient. Le meneur le recherche avec autant d’avidité que le croyant désire la vie après la mort. En vérité, la lutte qu’il mène pour s’en emparer commence dans un esprit de loyauté. Il veut élminer les injustices du passé, se donner les moyens de guérir une économie gaspilleuse et inefficace, procurer aux défavorisés le bien-être sans lequel la vie est misérable, et aussi rétablir l’autorité de la nation. Au sortir d’une période de crise, de guerre ou de révolution, ce programme exige le sens de l’efficacité, une meilleure administration de la chose publique.

[…] [Les] succès du leader lui permettent de rallier les masses, de les identifier à ses combats et de leurs demander les sacrifices nécessaires.

Le premier sacrifice consister à renoncer au contrôle du pouvoir et aux satisfactions que procurent la liberté afin que lui, ses proches et ses partisans puissent mieux commander et se fassent mieux obéir, par les voies les plus courtes et les plus rapides. Ainsi s’accélère la mainmise sur l’autorité, en ayant recours à des coups défendus. Et le peuple, par excès de confiance, autorise et entérine les procédés anormaux de surveillance, de suspicion et d’oppression. Il en va ainsi dans de nombreux domaines : on commence dans le respect des principes et on finit par les frauder. Ce qui semblait n’être, au début, qu’un concession de circonstances, se termine par une démission permanente : celle des assemblées législatives devant Napoléon, celle des soviets devant Staline, ainsi qu’en témoignent les travaux historiques.

Toutes ces menées vont de pair avec une réorchestration, autour du leader, des idées qui l’ont porté au sommet. […] Toutes les élections, tous les actes de la vie quotidienne, le travail, l’amour, la recherche de la vérité, la lecture d’un journal, et ainsi de suite, deviennent autant de plébiscites sur son nom. Donc son autorité, qu’il l’ait obtenue par le consentement des masses, ou qu’il l’ait extorquée après coup, repose sur le suffrage universel, c’est-à-dire qu’elle a une forme démocratique. Même Hitler et Mussolini, ne l’oublions pas, sont devenus chefs de gouvernement à l’issue d’élections régulières, qu’ils ont transformées par la suite en coups d’Etat. […]

Ce qu’on nomme à l’Est le culte de la personnalité, et à l’Ouest la personnalisation du pouvoir, ce ne sont, malgré les énormes différences, que les deux variantes extrêmes d’un même troc. Le peuple renonce quotidiennement aux charges de la souveraineté et ratifie son geste à chaque sondage, dans chaque élection.

Serge Moscovici (1985). L’âge des foules. Bruxelles: Complexes, p. 15

Ce billet conclut la (première) série de billets que j’ai initiée, sans crier gare, depuis le 1er septembre. Cette série a été rattrapée par l’actualité d’une part avec «La théorie du complot» lancée par l’UDC. D’autre part, ce billet a été planifié et conçu avant la réaction de Pascal Couchepin de vendredi sur la Radio suisse italienne sur son sentiment que la situation actuelle ressemblait au fascisme des années 1930 (Pascal Couchepin: «Cela me rappelle le fascisme», ses propos de la Radio suisse italienne reproduits dans L’Express). Seule l’adjonction de «Duce» au titre est la résultante de cette intervention du conseiller fédéral radical. La suite demain…

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septembre 8, 2007 by Lyonel Kaufmann 9 commentaires

Psychologie des foules (Le Bon)

Errant constamment sur les limites de l’inconscience, subissant toutes les suggestions, animée de la violence de sentiments propres aux êtres qui ne peuvent faire appel à des influences rationnelles, dépourvue d’esprit critique, la foule ne peut que se montrer d’une crédulité excessive.
L’invraissemblable n’existe pas pour elle, et il faut bien se le rappeler pour comprendre la facilité avec laquelle se créent et se propagent les légendes et les récits les plus extravagants.
Les foules ne connaissent que les sentiments simples et extrêmes, les opinions, les idées et croyances qu’on leur suggère, sont acceptées ou rejetées par elles en bloc, et considérées comme vérités absolues ou erreurs non moins absolues.
Il en est toujours ainsi des croyances déterminées par voie de suggestion, au lieu d’avoir été engendrées par voie de raisonnement.
Gustave Le Bon (1894) Psychologie des foules, p.19-20 et p.29-30

Psychologie des foules

Gustave Le Bon (1841-1931), médecin et sociologue, est connu comme étant en France, le vulgarisateur des notions concernant la psychologie collective.
Dans ce petit livre écrit par Gustave le Bon, on peut lire que les points essentiels à rassembler pour provoquer un «mouvement de foule» sont les suivants : d’abord «un choc émotif important» (l’annonce d’une catastrophe), ensuite il faut un «mot d’ordre» lancé par des «leaders d’opinion» à l’encontre d’un «présumé coupable».
Raison / émotion
Un des éléments importants à souligner se rapportant à la psychologie des foules de Le Bon, c’est que l’émotion, le non-rationnel prédominent à ce stade. Il n’est donc pas possible de vouloir, le cas échéant, inverser la tendance en développant uniquement un discours rationnel. Le discours de la raison n’a pas prise, du moins sur la foule hypnotisée. C’est certainement une des difficultés des démocrates vis–vis des populistes, voire des fascistes, car il leur faut aussi développer un discours «irrationnel» pour espérer inverser la tendance.
Petit «jeu»
On peut également jauger chaque action la politique de l’UDC à la lumière de ces quatre préceptes de base. Tiens par exemple relativement à leur dernière initiative. A vous de remplir les cases:

– un choc émotif important :
– un mot d’ordre :
– des leaders d’opinion :
– un présumé coupable :

Deuxième «jeu» : en suivant Le Bon, pour combattre le discours de l’UDC, il conviendrait d’utiliser des moyens comparables pour des-hypnotiser les foules. Quels seraient donc les cases à remplir ?

– un choc émotif important :
– un mot d’ordre :
– des leaders d’opinion :
– un présumé coupable :

A toute fin utile, je souligne aussi que Benito Mussolini ou Adolf Hitler furent des lecteurs et vulgarisateurs attentifs de Gustave Le Bon.

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septembre 7, 2007 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Théorie du complot (paranoïa)


Source : 1er Degré

«Appelons théorie du complot toute attitude consistant à rechercher derrière les explications communément admises concernant des événement importants de la vie sociale l’existence de manipulations d’opinion tendant à cacher les causes et les acteurs réels de ces événements.
[…]
Ceci dit, […], l’individu humain est généralement paranoïde, c’est-à-dire qu’il tend à inventer des pouvoirs occultes acharnés à sa destruction. La théorie du complot devient alors une véritable maladie sociale, poussant les esprits faibles à soupçonner partout des manipulations – ce qui les rend, paradoxalement, encore plus sensibles à des manipulations effectives. Il est donc souhaitable d’adopter, face aux rumeurs en général et aux rumeurs de complot en particulier, une attitude critique, s’appuyant autant que possible sur ce que les sciences de la communication et de la cognition peuvent nous en dire.
Le blog d’Automates Intelligents » Blog Archive » Théorie du complot et analyse scientifique par Jean-Paul Baquiast (daté du 27 mai 2006)

En psychologie, la théorie du complot est classée sous la pathologie de la paranoïa :

Définition
La paranoïa est une psychose chronique caractérisée par un délire souvent bien organisé (délire de persécution, délire des grandeurs ou de jalousie), la toute-puissance de l’interprétation personnelle au détriment de la confrontation des points de vue avec autrui, la conservation des facultés intellectuelles, et qui n’évolue généralement pas vers l’effondrement. Ce trouble de la personnalité peut toutefois entraîner une souffrance cliniquement significative et une altération du fonctionnement social et professionnel.
[…]
Evolution
Deux dangers guettent le paranoïaque, dans sa volonté pathologique de contrôler la réalité de manière omnipotente: « Quand la réalité lui « désobéit », l’individu risque de finir par s’en prendre à lui-même. Il y a souvent des tentatives de suicide. D’autres vont, par les pires moyens, essayer de transformer cette réalité. Souvent, ils nous arrivent entre les mains de la police. S’ils ont un peu de pouvoir, c’est potentiellement dangereux. Cela peut aller jusqu’au génocide », explique Jean-Pierre Royol.
Staline et Hitler étaient ainsi de grands paranoïaques, de même que Milosevic […]. Le racisme et la xénophobie constituent l’une des expressions du délire paranoïaque. Les régimes totalitaires s’appuient toujours sur ces manifestations issues de l’inconscient, qu’ils cherchent à manipuler.
Paranoïa : la théorie du complot

Et en conclusion, aux propagateurs de la théorie du complot, je réponds

«Arrêtez de mentir sur notre compte
et nous arrêterons de dire la vérité sur le vôtre»

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septembre 6, 2007 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Fédérales 2007 : StopUDC (vidéo)

Un lecteur m’a envoyé l’adresse de son clip vidéo publié sur YouTube.
Le choix musical m’a ramené (bien) des année en arrière. Il s’agit d’ Antisocial la chanson revisitée façon rap de Trust: »(Ca fait drôle de penser que le guitariste de Trust est devenu ensuite celui de Johnny Halliday) »: (pour le morceau original en vidéo, c’est ici).

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septembre 6, 2007 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Nicolas Sarkozy est un “voleur de lumière” (Jean-Louis Missika, sociologue)

Débat en ligne des lecteurs du journal Le Monde (05.09.2007) avec Jean-Louis Missika, enseignant en communication politique à l’Institut d’études politiques de Paris, mercredi 05 septembre 2007

Jean-Louis Missika, sociologue.
Le débat en ligne en trois Extraits
La stratégie de Nicolas Sarkozy ne s’apparenterait-elle pas plus à du marketing politique qu’à de la communication politique ?
Jean-Louis Missika : C’est subtil, comme distinction. Marketing et communication dans l’entreprise ont toujours été liés. Le marketing politique fait référence à l’idée que la sphère politique est un marché dans lequel il y a des consommateurs de politique qui peuvent être analysés par cible et par catégorie, pour lesquels on va fabriquer des produits et une communication politique adaptés. Comme je viens de le dire, Nicolas Sarkozy a tendance à pousser à son extrême cette conception de la politique. Il n’empêche que la politique ne se réduit pas à ça et qu’à trop vouloir la faire entrer dans ce cadre, on peut avoir de mauvaises surprises.
[…]
On reproche à la communication de M. Sarkozy de ne demeurer que communication, mais ne constitue-t-elle pas paradoxalement un acte politique ? Elle force les autres à se positionner, à réagir, donc à alimenter le débat démocratique.
Jean-Louis Missika : Je partage ce point de vue depuis très longtemps. Je n’ai jamais considéré qu’il y avait d’un côté la communication et de l’autre l’action politique. L’action politique étant propre et la communication sale. En politique, communiquer, c’est agir, et agir, c’est communiquer. Quand Nicolas Sarkozy adresse une lettre à tous les enseignants pour définir sa conception de l’école, il pose un acte politique qui est aussi un acte de communication. Et cet acte de communication a des effets politiques. On l’a bien vu en lisant la presse ce matin : réactions des syndicats, des partis d’opposition, des enseignants eux-mêmes. Un débat est lancé. Je dirai simplement que sa manière de communiquer illustre assez bien ce qu’on pourrait appeler la préférence française pour l’idéologie. Sa lettre est plus idéologique que pragmatique, et les réponses des autres acteurs ont tendance à se situer elles aussi sur le plan de l’idéologie.
[…]
La communication du président Sarkozy ne ressemble-t-elle pas à celle du candidat Sarkozy
Jean-Louis Missika : Absolument. On a parfois l’impression que la campagne électorale ne s’est pas arrêtée le 6 mai. La façon qu’il a de s’emparer des dossiers et de promettre le changement ressemble à s’y méprendre à ce qu’il avait fait pendant sa campagne. De la même façon, le rythme médiatique qu’il impose est plus un rythme de conquête du pouvoir que d’exercice du pouvoir. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle tout le monde s’interroge sur les risques d’essoufflement de celui qui parle et de lassitude de ceux qui écoutent.

L’entier du débat : Le Monde.fr : Jean-Louis Missika : « La stratégie médiatique de Nicolas Sarkozy finira par avoir un coût politique »

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