Et par dessus tout, ce mouvement fut celui d’une épistolaire réticularité. La vraie épine dorsale de ce mouvement fut constitué des échanges mail qui eurent lieu sur différentes listes de discussion, dont celle de la coordination nationale (avec une moyenne de 300 messages par jour) auxquelles s’ajoutent toutes les listes syndicales, disciplinaires, d’établissement, de laboratoire … Mon sentiment – là encore rien de scientifique, juste une impression issue d’une observation participante immersive de plusieurs semaines … – mon sentiment disais-je, est qu’à chaque outil (blogs et listes de discussion) correspond un certain niveau de mobilisation. Les collègues s’exprimant sur la liste de la coordination nationale des universités (mais aussi sur celle de la coordination nationale des personnels d’IUT) furent les éléments moteurs du mouvement. Ceux qui bâtirent les actions, les mots d’ordre, les événements (symboliques ou non). Une autre catégorie de collègues, ceux qui « se contentèrent » se suivre les informations publiées sur les différents blogs « nationaux » ou « largement représentatifs » s’inscrivit dans une mobilisation plus « périphérique », sans que ce dernier terme ait quoi que ce soit de péjoratif. Ou si l’on préfère, les généraux d’un côté, l’infanterie de l’autre. Et ce dans une indissociable et nécessaire complémentarité (une manifestation de généraux n’aurait pas grande force, pas plus que ne pourrait exister de manifestation spontanée suffisamment représentative et coordonnée). En ce sens là, généraux et infanterie, listes de discussion et blogs, marquèrent et marquent encore une vraie réussite dans cette mobilisation.
Compte-rendu de lutte (mouvement des Universités françaises) au travers de la tenue par Olivier Ertzscheid (Affordance) de deux blogs. A lire en contre-point aux citations de mon billet précédent Quand Internet croit faire de la politique – Framablog ou de l’indispensable articulation entre mobilisation de terrain et mobilisation au travers des réseaux.
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