
Red Bull Crashed Ice à Prague
Ce prochain samedi se tiendra à Lausanne la première (et dernière?) édition du Red Bull Crashed Ice, concours de descente extrême en patinage en plein centre-ville. Comme partout où cette manifestation est organisée, elle devrait rencontrer un grand succès populaire et les organisateurs attendent 20’000 personnes pour cette édition lausannoise. Néanmoins, celle-ci a suscité déception, énervement, voire colère chez les conseillers communaux lausannois (législatif) que le journal 24Heures retranscrit à l’issue du Conseil communal de ce dernier mardi:
«Paroxysme du sport-spectacle», «verrue en plein centre-ville», «jeux du cirque», les élus ont rivalisé d’imagination pour définir la manifestation, suite à l’interpellation de Nicole Grin (LausannEnsemble).
24Heures | 12 mars 2009| http://www.24heures.ch/vaud/actu/soleil-rechauffe-toboggan-glace-2009-03-11
Certains allant même à qualifier l’événement de sexiste en l’absence de concurrente féminine. Seuls les élus socialistes se sont révélés plus réservés en demandant de laisser les Lausannois se faire un avis. Ceci n’a pas empêché le Conseil communal d’adopter une résolution demandant à la Municipalité d’appliquer dorénavant des «critères écologiques et plus conformes à l’intérêt public» lors de l’octroi d’une autorisation de manifestation.
Cette prise de position des élus communaux à l’égard de cette manifestation tranche notablement non seulement avec celle de toute une frange jeune de la population et de son appréhension dans l’espace urbain tant du sport que des loisirs (je vous laisse lire à cet égard le billet posté par M’dame Jo) que de l’attitude des élus de la ville de Québec à la suite d’une pétition adressée par les habitants d’un des quartiers où se déroule depuis de plusieurs années une édition du Red Bull Crashed Ice (Le débat concernant Red Bull Crashed Ice prend un virage agressif | Le Soleil).
Devant le risque d’une non-reconduction de la manifestation, le maire de la ville —Régis Labeaume au risque d’en faire trop (Mobilisation pour le Crashed Ice: Labeaume se fera discret)— les élus du Conseil municipal y compris les élus de l’opposition municipale (Crashed Ice: le conseil municipal veut rassurer Red Bull), ses supporters via une pétition ayant récolté 20’000 signatures en moins d’une semaine sur Facebook (Pétition sur le retour du Crashed Ice: 20 000 fois oui), voire le ministre délégué de la ville de Québec, Sam Hamad, (Le politicien Sam Hamad arbore les couleurs du Red Bull Crashed Ice) font front commun et alliance sacrée pour garder en 2010 la manifestation en leur mur.
Pour François Bourque, journaliste du Soleil, il en va d’une forme d’intérêt public au maintien de la manifestation (La course vers l’intérêt public):
Une ville ne doit pas être à la merci des intérêts particuliers et il y a ici un intérêt collectif manifeste au retour du Red Bull Crashed Ice. Il suffit de voir la mobilisation des citoyens, les pétitions, les sites Internet et les offensives radio.
Il n’est dès lors pas surprenant que la polémique lausannoise ait trouvé un écho jusqu’au Québec et sur les ondes de Radio Canada (Controverse en Suisse).
Plus surprenant néanmoins certaines comparaisons ou prises de position. Il est ainsi piquant que du côté des opposants lausannois ce soit Nicole Grin (libérale) qui dénonce le caractère mercantile de la manifestation et que cela soit Marc Vuilleumier (A Gauche toute!) qui défende une manifestation commerciale:
«Tous les grands événements sportifs à Lausanne sont tous sponsorisés par des banques, par des assurances. On peut le regretter, mais s’il n’y avait pas cette aide financière des entreprises, il n’y aurait sans doute pas d’événements sportifs. […]», fait valoir M. Vuilleumier.
Controverse en Suisse
De l’autre côté de l’Atlantique, la cohérence semble plus grande puisque les représentants des commerçants de la ville de Québec ont déclaré leur soutien sans faille à la manifestation:
«La clientèle touristique visée est très importante pour la viabilité du Vieux-Québec», écrit la directrice générale de l’Association des gens d’affaires de la rue Saint-Jean du Vieux-Québec, Claudette Bhérer, dans une missive transmise aux organisateurs. «Que l’on parle de l’hébergement, de la restauration et aussi du magasinage, les retombées économiques à cette période de l’année permettent de traverser une saison hivernale qui autrement serait néfaste pour le commerce.
«De plus, ajoute Mme Bhérer, la visibilité qu’apporte cet événement mondial est énorme et crée un intérêt pour une clientèle intéressée à venir visiter la ville de Québec à court et à moyen terme.»
Le débat concernant Red Bull Crashed Ice prend un virage agressif | Le Soleil
Pour un avant-goût de l’édition lausannoise de ce prochain samedi:
PS: je remercie Mario Asselin qui, suite à mon annonce sur twitter du billet de M’dame Jo, m’a rendu attentif à la polémique existante au Québec.
New blog post: Red Bull Crashed Ice: clash politique à Lausanne, alliance sacrée à Québec http://tinyurl.com/dh6bmd
Je dois @MarioAsselin d’avoir rédigé: Red Bull Crashed Ice: clash politique à Lausanne, alliance sacrée à Québec http://tinyurl.com/dh6bmd
RT @lyonelkaufmann: Red Bull Crashed Ice: clash politique à Lausanne, alliance sacrée à Québec http://tinyurl.com/dh6bmd
Personnellement je proposerais aux organisateurs de la manifestation de venir la faire en ville de la Chaux-de-Fonds, où ils pourraient bénéficier d'une patinoire naturelle 😉 Comme c'est une course d'obstacle, il suffira que la fourrière laisse les véhicules stationnés n'importe comment… Merci pour ton article qui cerne bien les enjeux !