Les initiatives permettant de suivre en direct et online la dernière nuit des élections présidentielles américaines se multiplient. En 2008, elle se passera sur twitter ou elle ne sera pas. Voici une initiative de blogueurs français et québécois réalisée via twitlife avec notamment Ouriel Damien Van Achter, Cyrille de Lasteyrie aka Vinvin, Nicolas Voisin, Philippe Martin, Luc Mandret… Sûr que cette nuit américaine consacrera dans la francophonie le succès de cette nouvelle geek attitude et de l’outil twitter. Voir mon article sur l’utilisation de twitter dans la campagne américaine (http://tinyurl.com/yrfu28) du 22 janvier 2008 intitulé «USA2008 : naissance du microjournalisme et de la micropolitique»
Le grand journaliste et militant britannique George Monbiot, n’y va pas avec le dos de cuillère à la veille des élections états-uniennes: « How was it allowed to happen? How did politics in the US come to be dominated by people who make a virtue out of ignorance? Was it charity that has permitted mankind’s closest living relative to spend two terms as president? How did Sarah Palin, Dan Quayle and other such gibbering numbskulls get to where they are? How could Republican rallies in 2008 be drowned out by screaming ignoramuses insisting that Barack Obama is a Muslim and a terrorist?» Il met également en évidence la dégradation et l’état inquiétant du système éducatif américain, avance que les Etats-Unis sont le seul pays riche qui voit croître le fondamentalisme chrétien (déjà influent).
Si l’assemblée des délégués de l’UDC confirme le 29 novembre prochain le « non » du comité directeur de l’UDC aux accords sur la libre circulation des personnes et son extension à la Roumanie et à la Bulgarie, l’UDC renoncera de facto à sa participation de leur parti au Conseil fédéral. André Gavillet dans Domaine Public explique pourquoi.
Au sortir de la présidence de George W. Bush et sans doute même de l’ère de Reagan, il n’est sans doute point d’ouvrage plus édifiant sur les horreurs de l’utopie conservatrice américaine, son incompétence, ses folies et ses errements obscurs, que celui de Thomas Frank. L’auteur du best-seller «What’s the Matter with Kansas?» a en effet rédigé là un petit chef d’œuvre qui pourrait tout aussi bien s’intituler le « livre noir de la droite américaine », un ouvrage qui s’impose comme une lecture incontournable pour comprendre l’Amérique contemporaine. Et qui est bien évidemment parmi les livres les plus vendus en cette saison aux Etats-Unis. Un excellent compte-rendu du site d’info « I love politics ». Un journalisme comme j’aimerais en voir plus souvent.
Le célèbre historien Serge Berstein retrace pour Marianne2 les conséquences de la crise de 29 dans l’Allemagne de l’entre-deux-guerres. Dans cette deuxième partie, il explique comment le peuple allemand sacrifia la démocratie en pensant sauver l’économie. Cette série du magasine Marianne mérite le détour. Outre Serge Bernstein, Marianne a également interrogé un autre historien: Michel WInock.
L’article de François-Bernard Huyghe (Information, pouvoir et usage: l’infostratégie). Tente de répondre à la question suivante : « Comment un sénateur quasiment inconnu jusqu’en 2004 (jusqu’au discours au congrès démocrate qui l’a rendu célèbre) est-il arrivé à deux pas de devenir l’homme le plus puissant du monde ? » Et loin de brosser le portrait d’un « homme providentiel », il retient deux facteurs « beaucoup plus terre à terre, qui auront contribué à faire d’Obama ce qu’il est: l’argent et la technique (la seconde procurant en grande partie le premier). » Comme André Gunthert, il revient à sa manière sur le publi-reportage fleuve de la semaine (« Une histoire américaine »). François-Bernard Huyghe démonte la mécanique du storytelling qui consiste à remplacer le discours politique programmatique par des cas exemplaires de gens sympathiques auquel Barack Obama répond moins par « la cohérence des solutions que sur la volonté de se montrer «proche des gens» ».
En dernière semaine de campagne électorale, Barack Obama a livré un objet rare avec un publi-reportage d’une durée inhabituelle de 27 minutes, diffusé simultanément sur sept chaînes nationales (4 millions de téléspectateurs). Jusqu’à présent de tels objets médiatiques (dont son déjà célèbre discours sur la question raciale) avait eu internet comme diffuseur. Un tel discours appartient en plein au « storytelling ». André Gunthert l’analyse sous l’angle des films de propagande anciens. Quatre traits ont retenu son attention: « le rôle de l’illustration musicale, l’intangibilité d’un certain nombre de formes du récit politique; la place donnée à la figure de la famille; le caractère finalement plutôt terne d’un projet très mesuré. » A lire pour la qualité de l’article et aussi pour la qualité des commentaires qui s’en suivent.
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