En juin 2008, le commission Prévention-Riviera tenait une conférence de presse pour faire état des résultats d’une campagne d’achats tests d’alcool, conduit en collaboration avec la Fondation vaudoise contre l’alcoolisme, réalisés par quinze jeunes âgés de 14 à 17 ans. Sur les 17 cafés-restaurants testés, 16 avaient servi de l’alcool illicitement. Le bilan était un peu meilleur à la caisse des commerces visités: les jeunes, dûment formés et suivis discrètement par un adulte, avaient pu acheter de l’alcool dans 5 magasins sur 11.
La démarche s’inscrivait dans une vaste campagne de prévention menée entre Vevey et Montreux de juin 2007 à juin 2008, sous la houlette d’acteurs des milieux politiques, sociaux, judiciaires, policiers ou scolaires. Parmi les actions entreprises, on peut citer
- une lettre envoyée aux parents des élèves de 8e et 9e années pour les inciter à dialoguer avec leurs enfants afin notamment de prévenir les beuveries post-examens,
- une action menée à l’été 2006 auprès des fêtes organisées au bord du lac avec distribution par de jeunes adultes, encadrés par des animateurs jeunesse, de bouteilles d’eau et de message à caractère préventif.
Si la démarche des achats-test ne consistait pas à piéger les commerçants, force était de constater que cette deuxième action six ans après la première ne permettait pas de constater d’amélioration de la situation malgré le fait que les grands magasins paraissaient prendre la question plus au sérieux que les café-restaurants.
Néanmoins, si les commerçants n’ont pas été dénoncés conformément aux principes éthiques prévalant dans les démarches d’achats-tests, Police Riviera, associée à la campagne promettait une intensification des contrôles dans les établissements publics. Même s’il n’est pas évident de prendre les responsables sur le fait.
Dans son édition de hier (jeudi 28 août), le journal 24Heures revient sur le sujet suite au tour de vice annoncé par Police Rivera.
Dix contrôles et aucune vente illicite à signaler
ALCOOL
Parallèlement à la prévention des abus chez les jeunes, Police Riviera a passé à l’action en serrant la vis dans les établissements publics.
Les chiffres étaient inquiétants! En juin, Police Riviera livrait un constat issu d’une grande campagne de prévention menée depuis le printemps 2007 contre la vente d’alcool aux mineurs dans les restaurants et dans les commerces. […]
Depuis? L’été a passé, les contrôles se sont resserrés. Et hier, Police Riviera livrait un nouveau bilan. «La semaine dernière, dix contrôles ont été ef fectués dans différents établis sements publics. Aucune infraction ou vente illicite d’alcool à des mineurs n’a été constatée.» Prévention et pression auraient-ils permis d’inverser la courbe? L’adjudant Pierre-André Emery, chargé de prévention auprès de Police Riviera, ne crie pas encore victoire, même si depuis juin, une seule dénonciation a été formulée. «Il y a eu un gros travail de communication, et de nombreuses rencontres avec les tenanciers et les consommateurs. Ces mesures portent leurs fruits. Mais la prévention contre l’abus d’alcool chez les jeunes ne peut pas baisser la garde, le message doit être pilonné!» F. M. H.
Source : 24 heures (28.08.2008)
L’intérêt du travail de la Commission prévention Riviera et son originalité réside dans le travail en réseau: autorités politiques, scolaires et judiciaire, animateurs jeunesse et Police. L’intérêt est aussi de soutenir des actions ou d’initier des démarches autant de prévention ou de sanction. Chacun des acteurs collaborant tout en restant dans son rôle. De plus, il faut noter également le travail fait lors des manifestations tels le Festival de Jazz, les 20 ans du Gymnase de Burrier ou la Fête de la musique avec des stands de prévention, la distribution de boissons non alcoolisées par des pairs, la sensibilisation des bénévoles en leur rappelant les règles relatives à la vente d’alcool ou les contrats passés avec les conducteurs de non-consommation d’alcool pendant la soirée.
Pour compléter, les derniers chiffres à disposition concernant la consommation d’alcool chez les jeunes vont dans le sens d’une diminution globale de celle-ci (Source ISPA : Les jeunes Suisses recourent moins souvent à l’alcool, au tabac et au canabis 01.07.2008). A la suite de cette enquête, il s’avérait que la consommation problématique d’alcool des jeunes se produit lors d’occasions ponctuelles où l’alcool est le plus souvent consommé en grandes quantités, phénomène qu’on appelle aussi de plus en plus fréquemment « binge drinking » ou « biture expresse ». En 2007, 14% des garçons de 15 ans présentaient ce mode de consommation, pour près de 8% des filles du même âge. En 2003, ces proportions étaient respectivement de 20% et 11%. Pour l’ISPA, si les parents, les enseignants et les jeunes eux-mêmes ont plus conscience de cette problématique, le prix et la facilité avec laquelle il est possible d’acheter de l’alcool reste le problème principal
«Et l’on peut acheter à tout moment et à bas prix des boissons alcooliques, notamment de la bière qui est aujourd’hui vraiment trop bon marché», constate Michel Graf, directeur de l’ISPA. Il revient donc à la société d’appliquer plus strictement la protection de la jeunesse, notamment les restrictions de vente. La fixation des prix et la limitation de la publicité sont aussi de nature à influencer le mode de consommation des jeunes.»
En matière de prévention, la petite minorité de jeunes ayant une consommation problématique est au centre des préoccupations. La détection précoce des garçons et filles en situation de risque est primordiale pour l’ISPA.
«Il faut pour cela une approche thérapeutique spécifique, incluant tant ces nouvelles formes de consommation que le contexte de vie des jeunes concernés», affirme Michel Graf.
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