Pendant, ou presque, que je rédigeais mon billet sur Voltaire et les Lumières (voir mon précédent billet), l’exécution de Saddam Hussein était en route. En descendant des Lumières et lecteur de Victor Hugo, je ne peux pas approuver la peine de mort. Dans le même temps, il m’est impossible d’éprouver de la compassion pour ce personnage qui a autant fait souffrir son peuple. Malaise.
Et comment dénoncer l’exécution au nom de mon opposition à la peine de mort sans passer pour un défendeur du tyran?
J’étais donc bien songeur jusqu’à ce que Dominique Strauss-Kahn publie sur son blog un billet qui dit ce qui agitait confusément mes pensées. Dans le même temps, ce billet me réjouit puisque DSK poursuit ainsi ses engagements et prouve, si besoin était, que la politique, et pas seulement française, a encore besoin de lui :
Saddam Hussein a été exécuté hier, peu avant 6 heures du matin. Nous ne le regretterons pas, mais certains commentaires sur sa mort me laisse pantois. Tout d’abord, parce qu’on ne saurait faire de la mort d’un homme un jour de joie, quel que fut son passé. Robert Badinter, citant Jaurès le jour de l’abolition de la peine capitale en France, disait : « La peine de mort est contraire à ce que l’humanité depuis deux mille ans a pensé de plus haut et rêve de plus noble ». Le sang du tyran ne lavera pas celui de ses victimes.
DSK, L’Europe comme devoir (31.12.2006)
Par ailleurs, un autre élément suscite mon malaise. Pendant très longtemps Saddam Hussein a été l’allié de ceux qui l’ont remis aux nouvelles autorités irakiennes pour le juger et l’exécuter. Il y a comme une certaine indécence de leur part à exprimer aujourd’hui leur satisfaction devant cette exécution.
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Et voilà ce que disait Robert Badinter devant l’Assenblée nationale le 17 septembre 1981. (Voir enregisrement audio en bas du billet).
Merci Alain pour cet enregistrement.
En plus, cela me fait plaisir de te lire. Malheureusement je t’ai manqué au dernier Bloggy Friday… A la prochaine.