15 284 lettres occupant treize volumes de la Pléiade.
Les sujets ? un crime à punir, un conseil à donner, une guerre qui tue quelque part, trois bidets à commander quand la mode les réclame.
Des lettres qui circulent dans toute l’Europe et que l’on s’arrachent.
Voltaire, gravure de Baquoy
Wikipedia – Image du domaine public
Telle est la correspondance de Voltaire telle qu’elle nous est présentée par Le Nouvel Observateur dans son dernier numéro (consultation réservée aux abonnés ou payante) de l’année 2006.
A cet aulne, Voltaire fait ainsi figure de premier blogueur avant l’heure et François Reynaert, dans un autre article intitulé « Le parrain des journalistes? » de ce même numéro, ne manque pas de faire le même rapprochement que j’ai effectué à la lecture de « Voltaire : L’emmerdeur ».
«Pourquoi ne pas voir aussi quelque chose d’éminemment moderne – on y vient- dans cette idée que l’on peut connaître le monde en conversant de pair à pair avec ses semblables? Oui, je pense aussi à la façon dont internet, les blogs, les témoignages de personne à personne bouleversent notre société de l’information. Ca y est, les puristes sont au bord de l’attaque cardiaque, j’ai osé comparer le prince épistolier aux petits scribouillards du Net.» (François Reynaert)
Et comparer, c’est risquer l’anachronisme, pêché mortel pour l’historien, pêché véniel pour tenter de comprendre le monde. Surtout celui dans lequel nous vivons.
Les parallèles entre Voltaire et notre époque ne s’arrêtent pas là en un temps où l’on assiste au retour de l’intolérance et de l’obscurantisme. Voltaire et les Lumières sont plus que jamais d’actualité, n’en déplaisent aux néoréacs de tout poil. Le programme voltairien ? Ecraser l’infâme, c’est-à-dire la bêtise, l’injustice, la superstition, le fanatisme. Moi j’y souscris !
Le programme n’est pas toujours facile :
«Que répondre à un homme qui vous dit qu’il aime mieux obéir à Dieu qu’aux hommes et qui, en conséquence, est sûr de mériter le Ciel en vous égorgeant? » (Voltaire, Dictionnaire philosophique)
Cependant : «Le sang innocent crie et, moi, je crie aussi; et je crierai jusqu’à ma mort» (Voltaire dans l’affaire Calas)
La Liberté guidant le peuple par Eugène Delacroix (1830) (Musée du Louvre, Paris)
Il me reste à vous adresser tous mes meilleurs voeux pour 2007. Nous en aurons bien besoin!
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