Billets précédents :
– Philippe Leuba : le maillon faible de la droite vaudoise
– Jacqueline de Quattro : la fausse suivante
La désignation de Jacqueline de Quattro illustre l’arrivée de nouvelles règles du jeu dans le microcosme politique du canton de Vaud et n’est pas sans parallèle avec le parcours actuel chez nos voisins français de Ségolène Royal.
En effet, Jacqueline de Quattro a d’abord fait sa campagne dans les journaux vaudois et romands avant de la faire au sein de son parti. Le battage médiatique ainsi organisé a ensuite pesé d’un poids certains dans le choix des délégués radicaux. Via le parti radical lausannois, les sondages ont même fait leur apparition dans une procédure de désignation interne.
Comme Dominique Strauss-Kahn et Laurent Fabius, Armand Rod et Olivier Français ont couru toute la campagne interne derrière la nouvelle icône des médias. Sans succès. L’agenda et le rythme de la campagne leur ayant totalement échappé.
Pas sûr à terme que la démocratie y gagne à ce jeu médiatisé à l’extrême. A ce sujet, Le Courrier international, no 836 de cette semaine (9 novembre 2006) propose d’intéressants articles sur les dérives de cette ère médiatique tendant à terme au vide en politique :
Par les temps qui courent, se scandaliser que le marketing envahisse les campagnes électorales relève de l’angélisme. Il n’en est pas moins vrai que plus les politiques misent sur le zapping et les effets aléatoires du temps médiatique, plus la chose publique, l’agora, s’éloigne de ce qu’elle devrait être, à savoir un lieu de confrontation entre les apparences et les consciences. Que les idéologies aient été passées au mixeur n’est pas un mal en soi, mais cela a tellement accru la volubilité électorale que l’opinion publique, elle aussi, est devenue une sorte de soufflé. La photogénie, la légèreté, la techno-virtualisation de la politique ont gagné la partie. A première vue, les talons que porte Ségolène Royal importent plus que l’idée qu’elle se fait du rôle de la France dans le monde. Peut-être est-ce pour cela qu’elle ne dit rien sur le rôle de la France dans le monde. (La candidate « soufflé » (ABC, Madrid)
Prochain billet : Quand la scène politique nationale plane sur les élections vaudoises.
Désormais les principaux candidat-e-s au Conseil d’Etat vaudois pour les élections de mars 2007 sont connu-e-s.
Le billet actuel ainsi que cinq autres vous proposent cette semaine d’effectuer en ma compagnie un petit tour d’horizon sous formes de flash de quelques éléments saillants relativement à ce tour de chauffe.
A noter aussi l’intéressante initiative des journaux Le Courrier et La Liberté avec la création d’un blog consacré aux élections cantonales vaudoises et intitulé Vaud2007
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Bon. JFK avait déjà gagné la campagne électorale grâce au marketing. Et, vu les derniers événements, Ségo ne maîtrise pas vraiment le contexte actuel puisqu’elle croit que ce qui est dit hors caméra ne sera pas diffusé. Ce qui est nouveau, c’est que ce regard médiatique porte désormais aussi sur les débats internes aux partis et qu’ils permettent à tous les électeurs du parti (et pas seulement aux membres) d’y participer. A mon sens, c’est plutôt un progrès démocratique, ça permet aux électeurs de peser sur le choix des candidats, s’il n’a plus l’occasion de le faire dans l’urne!