Le journal 24Heures (18.04.2006) donne la parole à la Chancellerie du Canton de Vaud relativement aux habitudes des électeurs vaudois. L’analyse de la Chancellerie porte sur le scrutin organisé en novembre 2005 et elle confirme une tendance constatée déjà en 2003.
On y apprend que le bureau électoral du dimanche ne concerne plus que 5% des votants.
Dans les villes (plus de 10 000 habitants), le vote par correspondance atteint même un taux de 97%.
Autre confirmation de l’analyse faite par la Chancellerie de l’Etat, le vote est rapide. Une semaine avant l’échéance, la moitié des votants se sont déjà prononcés.
Autres constats, 10% des électeurs votent par retour de courrier, 18% trois semaines avant, 21% deux semaines avant.
Seuls 46% des votants se décident la dernière semaine. Et encore, cela n’indique que le moment où l’enveloppe est déposée et non le moment où la décision a été prise.
Une question se pose pour les partis politiques et pour les journalistes politiques. Certains partis utilisent une bonne partie de leurs moyens (humains, financiers…)lors de la dernière semaine pour convaincre les électeurs indécis. Est-ce encore payant en terme électoral ou politique? Ou bien faut-il débuter les campagnes 2 ou 3 semaines plus tôt? Des campagnes plus longues et moins intenses ?
Quant’aux journalistes, le débat du mercredi de la TSR, alors que la votation ou l’élection se passe le dimanche suivant, a une utilité plus que réduite…
Hello Caribou,
Au fait, as-tu bien fêté la victoire du FS Sion?
Autrement, il me semble que les campagnes se sont déjà largement adaptées à cette nouvelle donne. Qui a d’ailleurs tendance à rallonger les campagnes —en effet, pour les votations fédérales tous les cantons n’ont pas les mêmes facilités relativement au vote par correspondance.
Pour notre part, modestement à la Tour-de-Peilz, nous somes présents, le cas échéant, avant la distribution du matériel électoral (assemblée de section, journal de la section, stands).
Avec quelques risques de tomber à plat. Ainsi, nous avions agendé avant les vacances de Pâques, une assemblée de section pour pouvoir parler des votations du 21 mai. Oui, mais… La planification ayant dû se faire longuement à l’avance (début janvier) nous nous sommes retrouvés avec un seul sujet de votation pour le 21 mai (politique scolaire) et un sujet peu mobilisateur…
Nous avons eu plus de peine relativement aux votations communales, car là les délais de distribution du matériel électoral étaient plus flous (et il est arrivé effectivement plus tard que prévu) et les habitudes de votes pour des élections à l’exécutif et législatif nous étaient largement inconnues.
Visiblement, dans ce type d’élections, les électeurs s’y prennent plus tard que lorsqu’il s’agit d’une votation (oui/non).
Beaucoup d’enveloppe ont été glissées lors de la dernière semaine.
La conséquence ? La campagne a été extrêmement longue : de fin janvier à début mars.
Personnellement, et globalement, des sentiments mélangés m’animent. D’une part, le vote par correspondance facilite la participation de l’électeur et les taux de participation se sont globalement élevés. D’autre part, jamais les campagnes et le débat politique n’ont été aussi ternes; les campagnes sont diluées notamment du fait de leur étirement. Mais pas seulement.
En effet, je constate que, d’une part, les gens avant de recevoir leur matériel électoral s’intéressent globalement peu à l’objet des votations et que, d’autre part, elles/ils votent extrêmement rapidement une fois le matériel électoral reçu. Comment, sur quoi et quand forment-ils véritablement leur opinion et leur décision ?
La démocratie y gagne-t-elle à la fin?