Grand chambardement à l’Exécutif cantonal bernois: la gauche a ravi dimanche deux sièges à l’UDC et au PRD et détient désormais la majorité. Le nouveau gouvernement est composé de trois socialistes, un écologiste, deux démocrates du centre et un radical. Le fauteuil dévolu au Jura bernois est revenu au socialiste Philippe Perrenoud.Les trois conseillers d’Etat sortants ont été réélus sans problème.
C’est la ville de Berne qui a finalement fait pencher la balance à gauche.
Les Verts font leur entrée au gouvernement, leur candidat, Bernhard Pulver, obtenant le quatrième score avec 85.299 voix. Il devance le socialiste Andreas Rickenbacher, élu avec 84.745 voix.
Le siège garanti par la Constitution au Jura bernois, laissé vacant par le radical Mario Annoni qui tirait sa révérence après 16 ans au gouvernement, est revenu au socialiste Philippe Perrenoud. Le directeur des services psychiatriques du Jura bernois a été élu avec 79.251 voix, devant l’UDC Annelise Vaucher, l’UDF Marc Früh, et l’autonomiste Maxime Zuber, député-maire de Moutier.
A noter que dans le Jura bernois, c’est l’autonomiste Maxime Zuber qui cause un séisme en obtenant largement le plus de voix. C’est la première fois qu’un candidat autonomiste devance un anti-séparatiste. Maxime Zuber a obtenu dans les trois districts 4900 voix, soit plus de 1000 d’avance sur le socialiste Philippe Perrenoud (3672). La candidate UDC Annelise Vaucher a recueilli 3324 voix.
Les grands perdants de cette élection sont l’UDC et le PRD, qui se sont fait ravir chacun un siège. Le PS a gagné un fauteuil et compte désormais trois élus au gouvernement. Avec le siège conquis par les écologistes, la gauche détient la majorité.
Politis.ch avec les agences 😉
Commentaire : ainsi l’OPA de l’UDC a plus qu’échoué :
ils perdent un siège;
et ils font perdre la droite.
A nouveau, les villes jouent un rôle de plus en plus important lors des scrutins. Et les villes sont progressistes. Elles confirment l’analyse selon laquelle la droite ne répond pas aux préoccupations et aux besoins urbains contrairement aux forces progressistes de gauche (pléonasme?).
Et l’UDC devient une machine à faire perdre non seulement elle-même, mais l’ensemble de la droite.
Ceci n’empêchera pas l’aveuglement des partis de droite. Pour leur propre perte.
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Dans la foulée du Conseil d’Etats, l’UDC et le Parti radical perdent leur majorité absolue; ils détiennent désormais 73 mandats sur 160. Le camp rose-vert compte lui 64 sièges.
La majorité reste cependant à droite au travers des petits partis conservateurs.
La nouvelle composition du Grand Conseil n’est pas directement comparable à celle de 2002, le Grand Conseil ayant été réduit de 200 à 160 représentants. La diminution du nombre de députés et le nouveau découpage étaient jugés comme devant affaiblir les grands partis comme le PS, l’UDC ou le PRD, mais cela n’explique pas tout.
Les démocrates du centre ont subi une érosion de 4,1 points, leur force électorale passant de 33,5 à 29,4%. L’électorat du PS passe de 29 à 26,3%, celui du PRD de 18 à 16,3%.
Les Verts et le PEV sortent grands gagnant des urnes. La force électorale des écologistes a augmenté de 7,5 à 11,9%, celle des Evangéliques s’est accrue de 5,5 à 8,1%. L’Union démocratique fédérale (UDF) tire aussi bien son épingle du jeu avec une hausse à 3,8%.
La prochaine législature promet !
Le Journal du Jura fournit des articles et des réactions en ligne intéressantes relativement aux élections bernoises de ce week-end. C’est ici :
http://www.journaldujura.ch/jjfront.cfm?kap=bta&job=6354935
Lire aussi le billet de ce matin de Karl (Une voix pour la Boillat). Il met différents éléments en perspective et se demande s’il n’y a pas eu un effet Boillat dans la non-élection de la candidate udc du Jura bernois et dans l’excellent score de Maxime Zuber. C’est là :
http://laboillat.blogspot.com/2006/04/un-effet-boillat.html
Un premier mot pour remercier Lyonel Kaufmann de suivre l’actualité politique, meme bernoise! Effectivement, l’arrogance de l’UDC bernoise semble lui avoir joué un vilain tour. Quant au parti radical du coin, il ne fait que confirmer sa lente chute. Il y a cependant, deux commentaires que je souhaite faire – un peu pour pondérer l’enthousiasme du camarade Lyonel Kaufmann ;-). D’une part, et ce n’est pas une fixation chez moi, le nombre de femmes élues au conseil exécutif régresse (de trois à une). Certes, la seule représentante des femmes est une socialiste, la sortante Egger-Jenzer, mais force est de constater que la gauche socialiste et écologiste n’est pas parvenue à compenser la perte de femmes à l’exécutif en inscrivant sur ces listes des candidates. D’autre part, la gauche va gouverner avec un Grand conseil à majorité de droite ce qui rend l’exercice plutot compliqué, un peu comme à Genève (un endroit que je connais mieux…). Ici, ce sont à nouveau les Verts – et en l’occurence, B. Pulver, qui vont arbitrer entre socialistes et bloc bourgeois. Or, B. Pulver est en matière financière très proche de la ligne politique des radicaux ce qu’il a démontrer au Grand Conseil et à la Ville de Berne auparavant. Et d’ailleurs, la gauche majoritaire ne songe pas – à ma connaissance – remettre en cause le programme de « dialogue sur les prestations du service public » (en décodé, des coupes).
Il est important que toi, Dominique, gardes cette fixation relativement à la nécessaire représentativité féminine. D’autant que je n’avais pas en tête la composition actuelle de la répartition par genre du Conseil d’Etat bernois.
Par contre, les premières indications relativement aux/à la liste-s de gauche pour le Conseil d’Etat vaudois en 2007 ne me rassure pas -et ne rassurera donc pas Dominique- concernant la représentativité féminine. Le petit commandeur des peuples vaudois, ce brave Joseph, se profile une nouvelle fois pour le POP. Et si les Verts ont de l’appétit pour partir à l’assaut d’un deuxième siège, ce sont (un) des mâles qui se profilent pour l’instant. Et du même accabit que l’« ami »Pulver probablement.
Par ailleurs, une petite boutade court relativement aux Verts lausannois/vaudois :
« Alors qu’il a fallu 150 ans aux radicaux avant de devenir arrogants, trois semaines auront suffi aux Verts pour y parvenir. »
A méditer… au même titre qu’une gauche qui ne fait que singer la droite en matière financière et de réponse aux besoins des gens.
Enfin, le canton de Berne connaît une des rigueurs budgétaires les plus drastiques depuis plus d’une décennie et l’intégration, l’acceptation de celle-ci empêche, même à la gauche, de voir un peu plus loin que le bout de son nez. Triste.
Merci aussi à Dominique pour ce nouvel apport du novlangue : « dialogue sur les prestations du service public » = coupes budgétaire (et sociales). Visiblement, certains ont plus de facilité à taper sur les soi-disants pédagogistes et leur language abscon que de balayer devant leur porte et d’oser appeler un chat un chat.